Joon Chu a obtenu une bourse pour étudier un an aux Etats-Unis et se retrouve au beau milieu d’un conté égaré. Il fait la connaissance de Butch Blossom, dont la vision des choses pourrait apporter un équilibre à sa vie.

Sur le papier "Chu & Blossom" a tout d’une histoire d’amitié hors du commun entre un américain non conformiste et un coréen, qui parle anglais difficilement.
En effet, il est très intéressant ici de faire ressortir ce choc culturel : entre l’un qui essaie de rendre sa famille fière - très cliché au demeurant ; et l’autre qui essaye d’inculquer une vision du monde qui lui est propre. Ici les notions de liberté d’expression y sont très fortes.
Les personnages, bien que classiques au final, sont attachants et les acteurs ne manquent pas de talent, en particulier O’Nan. Cependant, nous pourrons regretter un film sans grand enthousiasme. Il est à l’image de Chu : lent, inégal et à la limite du soporifique, et surtout, il a ce côté agaçant "on vit chez les bisounours", car la différence est une force. Il me parait évident que d’être différent des gens se révèle bénéfique, on se démarque, on a une personnalité qui nous est propre, mais le film l’exploite de façon maladroite.
Celui-ci n’arrive pas a rester cohérent, et plusieurs thèmes sont abordés sans être traités de façon claire. Par exemple, le schéma narratif nous laisse penser que Chu va tomber amoureux de l’improbable Cherry. Or il s’avère que cette pseudo romance est laissée de côté sans aucune explication et c’est dommage car le personnage de Cherry n’est pas du tout exploité alors qu’il s’agit peut être du protagoniste le plus intéressant au niveau de sa personnalité - à l’exception de l'excentrique Butch Blossom.
La réalisation nous transporte au début dans la tête de Chu et nous dévoile sa fascination pour les papillons sur le point d’éclore. Est-ce le début d’une métamorphose pour la suite ? Non, pas vraiment. Au lieu que le cocon se transforme en papillon, prêt à voler de ses propres ailes, le film se referme sur des clichés et n’arrive jamais à atteindre l’évolution qui aurait dû être la sienne.
Le scénario tourne en rond et les péripéties de ce pauvre coréen perdu au milieu de nul part nous égarent. Au même titre que tout le reste, la musique n’est pas entraînante, flirtant avec le néant sur certaines scènes.
Au final, "Chu & Blossom" est un film indépendant qui essaye de bien faire sans y parvenir. Il reste classique mais tourne en rond.