Dans le Japon de l'après-guerre, Takan, un jeune homme, travaille pour un gang de trafiquants qui profitent de la présence d'une base militaire pour exploiter un réseau de prostitution et de marché noir. Ils élargissent bientôt leurs activités par la revente de cochons.

Avec un titre pareil, on comprend aisément que le film de Shôhei Imamura sera contestataire et sulfureux et dès la scène d'ouverture, nous sommes confortés dans cette idée. Le plan s'ouvre sur un bâtiment de l'armée américaine et se déplace lentement vers une proche ruelle où des rabatteurs approchent les soldats yankee pour les attirer dans les bordels.
Avec cette intro, le cinéaste résume très rapidement le but de son intrigue, dénonçant en une scène, le système social et économique en plein désarrois du peuple japonais sous l'occupation.
C'est par une histoire d'amour que le réalisateur souhaite nous conter cette période triste du Japon, un jeune couple prend forme très rapidement, mais semble avoir une conception très opposé de la réussite et de l'avenir. Elle, semble se contenter du peu et n'a pas d'autres ambition que de vivre en famille, lui, est attiré par le pouvoir, l'argent et la réussite sociale. Ce dernier n'est pas dépourvu de bonnes intentions, seulement sa vision de la vie est différente, il veut mettre ses proches à l'abri quitte à passé par le crime et les différents trafics de l'époque.
Filmé magistralement, le film propose de superbes panoramas et une photographie noir et blanc sublime qui séduit totalement.
Porté par des acteurs talentueux et doté d'un réalisme impeccable, "cochons et cuirassés" dénonce ainsi la misère d'après guerre accentué par de multiples sentiments, n'hésitant pas à montrer quelques scènes sulfureuses violentes et complètement survoltés.
En bref, c'est une œuvre réussie et importante du cinéma japonais.