Critique film
Publié le 18/07/2016 à 13:58 par Chloé
Dans les Forêts de Sibérie

10 /10
Teddy un citadin lambda à la recherche de paix et de liberté décide de changer de vie et de partir loin des bruits de la ville. Il part s’installer dans une cabane sur les bords gelés du lac Baïkal en Sibérie. Il fera alors la rencontre des locaux qui le mettront en garde des dangers de cette vie d’isolement et devra apprendre à évoluer dans ce monde inconnu. Il se laissera surprendre par le blizzard et se liera d’amitié avec un Russe en cavale qui vit caché dans la forêt sibérienne depuis des années.
L’adaptation cinématographique du roman de Sylvain Tesson est une réussite certainement due à la réunion de talentueuses personnes au service de son réalisateur qui a bénéficié d’un paysage désertique et des différentes conditions climatiques durant le tournage d’où un réalisme digne d’un documentaire. Avec le scénariste David Oelhoffen ils n’ont pas cherché une adaptation trop fidèle afin de ne pas perdre le public jeune en filmant un coucher de soleil durant vingt-cinq minutes par exemple, Il se sont rappropriés le personnage, la constante étant : quelqu’un qui se retrouve. Ce n’est pas une personne qui a des problèmes précis et qui vient les résoudre comme nous le dit Safy Nebbou c’est une personne universelle qui vient se retrouver. Le réalisateur interroge de manière efficace notre capacité d’immersion dans un monde différent de notre quotidien. Avec le scénariste ils ont créé un équilibre réussi entre la psychologie de l’homme et la relation de l’homme à la nature, cette dernière étant prépondérante dans le film. Lors de l’écriture du scénario certaines scènes ont été construites hors de sa structure. Le but était aussi de se laisser surprendre par la nature environnante les lieux imposant des moments d’improvisation. Ce qui donne lieu à de sublimes scènes telles qu’un ciel magnifique, nous assistons pour notre plus grand bonheur à la débâcle de ce lac gelé. Le compositeur de la bande-son: Ibrahim Maalouf a fait un travail remarquable malgré le fait qu’il ne soit pas allé sur les rives du Baïkal, la composition s’est faite en studio par le biais des images, grâce à lui nous sommes plongés dans ce désert de glace de manière intense. Il a cherché avec le réalisateur à donner la valeur que l’image mérite sans aller vers le grandiloquent. Toute sa composition reprend le thème de: comment se recentrer sur soi. Avec pour ligne directrice un final qui traite du retour du personnage à la civilisation. Les émotions sont donc au rendez-vous. L’acteur Raphaël Personnaz aussi bien de par son jeu d’acteur que par le naturel inhérent à sa personnalité contribue lui aussi à donner une crédibilité au personnage de Teddy. En tant que spectateurs nous avons tous envie de vivre son expérience, une envie transmise par la magnifique interprétation de ce personnage pour laquelle les émotions ont souvent été prises sur le vif. La scène du bain de glace dans lequel l’acteur n’a pas hésité à se plonger nu près d’un ours polaire nous reste en mémoire tant par sa beauté que par sa dangerosité, Une scène dont l’acteur n’a pas hésité à se plaindre avec humour. Nous ne pouvons ainsi que saluer la performance et le courage de l’acteur qui assimile son expérience à certains moments du tournage à celui du tournage d’un documentaire. Le personnage d’Aleksei qui vient secourir Teddy durant la tempête s’avère tellement bien interprété que l’on se demande si cet homme n’a pas réellement passé sa vie au coeur de la forêt. Sylvain Tesson quant à lui confie au réalisateur qu’il aurait adoré vivre cette histoire d’amitié avec un Russe.
La réussite de ce film pourrait être aussi attribuée au fait qu’il traite d’un mal du siècle, un mal-être ressenti par une société ultra connectée désireuse de perfection de tous les instants, ces êtres humains qui ont tout mais à qui il manque l’essentiel : un peu de nature, d’humanité et de simplicité. Le paradoxe est que nous opérons un retour à l’essentiel via un écran géant. Ce film questionne notre mode vie moderne.
Une ode à la paix, un film émouvant avec une bande-son bouleversante composée par Ibrahim Maalouf. Un film dans lequel le public local lui même s’y reconnaît, nous sortons du cinéma conquis et apaisés. A voir et à revoir inlassablement.
La réussite de ce film pourrait être aussi attribuée au fait qu’il traite d’un mal du siècle, un mal-être ressenti par une société ultra connectée désireuse de perfection de tous les instants, ces êtres humains qui ont tout mais à qui il manque l’essentiel : un peu de nature, d’humanité et de simplicité. Le paradoxe est que nous opérons un retour à l’essentiel via un écran géant. Ce film questionne notre mode vie moderne.
Une ode à la paix, un film émouvant avec une bande-son bouleversante composée par Ibrahim Maalouf. Un film dans lequel le public local lui même s’y reconnaît, nous sortons du cinéma conquis et apaisés. A voir et à revoir inlassablement.

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