Lors d'une inspection, des agents des douanes découvrent le cadavre d'une jeune fille dont la chevelure continue de pousser. Cet étrange phénomène n'échappe pas au gardien de la morgue qui entreprend de fabriquer des extensions pour les revendre aux salons de coiffure. Mais tous ignorent que ces extensions, douées d'une vie propre, sont muées par des pulsions meurtrières. Accompagnée de sa nièce, une jeune apprentie va tenter de démêler le mystère avant que d'autres décès ne surviennent.

Si vous n’avez pas encore eu mal aux cheveux, ça ne saurait tarder...
Le cinéaste japonais Son Siono à qui l’on doit les films "Tokyo Tribe", "Love Exposure" ou encore "The Land of Hope" tente aussi bien par l’écriture que par sa mise en scène barrée et osée, de nous effrayer avec une histoire capilairement angoissante.

C’est par son univers glauque et décalé que le cinéaste déroule une intrigue qu’il a lui-même couché sur le papier avant de l’exploiter à l’écran. À la fois sombre et surnaturelle mais également drôle, hallucinante et dérangeante, "Exte" s’avère être une œuvre hors du commun qui propose autant de bonnes idées que de délires psychédéliques qui eux rabaissent malheureusement le niveau d’une idée originale. Car en effet, si le film est plutôt original et la noirceur habile, on ne comprend pas totalement où Son Siono souhaite nous emmener, est-ce une sombre histoire de vengeance, celle d’un démon, d’une malédiction, d’une morale ? En tout cas, le final est totalement débridé et son approche cartoonesque n’aiguise guère notre enthousiasme et cela est bien dommage. Le film développe trop de sujets à mon goût, sans arriver à en étriller un, en particulier. Entre le trafic d’organes, la malédiction, la vengeance et la maltraitance, le cinéaste ne tranche jamais et la coupe finale ne se veut ni au carré ni en mode brushing mais plutôt en dégradé voir carrément saccadé.
En ce qui concerne les scènes d’effrois, il faut bien le reconnaître, les idées sont habiles, nettes et vivaces, et c’est bien là, tout l’art du cinéma d’horreur japonais. La longue chevelure noire en est devenue un ingrédient incontournable et l’humour macabre, son fidèle et pas toujours parfait, compagnon de sueurs froides.

Le film est porté par la brillante actrice principale Chiaki Kuriyama qui incarnait les personnages emblématiques de Takako Chigusa dans "Battle Royale" et la sadique Gogo Yubari dans le film "Kill Bill Vol. 1".
En bref, ce film sorti en 2007 au Japon, sort aujourd’hui en France dans une édition limitée combo DVD/BLU-RAY qui devrait ravir les fans du cinéaste et du genre mais malheureusement avec beaucoup plus de difficultés le public généraliste.