Critique film
Publié le 13/05/2016 à 14:09 par Fred

Frankenstein

Affiche
7,5 /10
Frankenstein se déroule de nos jours à Los Angeles. Après avoir été créé artificiellement par un couple de scientifiques excentriques puis laissé pour mort, Adam est confronté à rien si ce n'est la violence et l'agressivité du monde qu'il découvre. Cette créature parfaite devenue un monstre défiguré devra alors lutter contre l'horreur de la nature humaine.
Pour son nouveau long métrage, Bernard Rose choisit de livrer une nouvelle adaptation cinématographique du roman de Mary Shelley, paru en 1818,qui en a connut déjà une multitude plus ou moins réussie. Transposant le mythe à notre époque, le réalisateur décide de coller à la trame du livre tout en transposant son propos dans un contexte résolument moderne. Fini les morceaux de cadavres choisis pour créer le nouvel Homme parfait, la technologie actuelle permettant quasiment de faire naître un individu grâce aux imprimantes 3D organiques.

Au delà de la modernité que le réalisateur insuffle dans son scénario, Bernard Rose livre un film épuré qui accentue les étapes marquantes de l’évolution du monstre sans avoir à souffrir de la comparaison avec les chef d’œuvre de James Whale sortis en 1931 et 1935. Sans toutefois oublier de leur rendre hommage par quelques scènes référentielles comme les différentes rencontres avec la petite fille ou le sans-abri aveugle (interprété par Tony Todd, connu pour avoir joué dans "Candyman"). En positionnant son histoire entièrement du point du vue de la créature, le réalisateur choisit de ne pas expliquer ou justifier les raisons qui poussent les scientifiques à se livrer à de telles expériences et entraînent le spectateur dans les déambulations de cet être perdu dans un monde dont il ignore tout.
Tourné à l’économie à cause d'un budget restreint, les choix de Bernard Rose (caméra à l’épaule, décors minimalistes, etc..) renforce la puissance évocatrice des rencontres du monstre dans un monde hostile. La violence de la société éclatant devant le rejet de celui qu'elle ne comprend pas ou qui ne correspond pas à ces codes. La voix-off reprenant quasiment mot pour mot les monologues du livre originel, le contraste entre la poésie du verbe et la dégénérescence physique du personnage accentue la brutalité que subit la créature.
La mise en perspective du monstre qui se détruit de l’intérieur et le Los Angeles des bidonvilles et des clochards restituent parfaitement le caractère social et résolument moderne d'un roman qui a pourtant prés de deux cent ans. Même si l'on ressent parfois les limites des moyens dont il dispose, Bernard Rose arrive à livrer une nouvelle interprétation attachante et humaniste du mythe de Prométhée.
  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Veuillez vous connecter afin d'écrire un commentaire
0 commentaire