Critique film
Publié le 22/08/2016 à 11:03 par Fred
Knight Of Cups

6,5 /10
"Il était une fois un jeune prince que son père, le souverain du royaume d'Orient, avait envoyé en Égypte afin qu'il y trouve une perle. Lorsque le prince arriva, le peuple lui offrit une coupe pour étancher sa soif. En buvant, le prince oublia qu'il était fils de roi, il oublia sa quête et il sombra dans un profond sommeil…" Le père de Rick lui lisait cette histoire lorsqu'il était enfant. Aujourd'hui, Rick vit à Santa Monica et il est devenu auteur de comédies. Il aspire à autre chose, sans savoir réellement quoi. Il se demande quel chemin prendre.
Réalisateur rare, vingt annnées se sont écoulées entre "les moissons du ciel" et "la ligne rouge", Terence Malick devient plus prolixe à partir des années deux milles et enchainent les projets à un rythme plus soutenu. Trois ans après "A la merveille", Terence Malick nous livre donc une nouvelle réflexion sur la condition de l'Homme moderne. Réflexion sur un monde qu'il a totalement façonné et pourtant qui lui semble de plus en plus étranger.
Toujours ancré dans des thématiques qui lui sont propres, Terence Malick ne projette pourtant plus les êtres qu'il suit dans une nature à la beauté écrasante. Celle-ci, élevée en cathédrale, était jusqu’à maintenant utilisée par le réalisateur pour transcender les aspirations spirituelles de l'humanité et des errances individuelles. La mythologie américaine ne se retrouvant plus dans le grand ouest ou dans la découverte des Indiens par les colons européens mais dans le Hollywood nanti du vingt-et-unieme siècle, la nature imposante et implacable a laissé place aux maisons d'architectes et aux villas de milliardaires. Rick (Christian Bale), acteur en proie aux doutes existentielles errent dans un monde froid aux allures de catalogue de décoration d’intérieur pour snob. Le contraste entre la beauté plastique des plans créés par le cinéaste et le vide qu'il semble signifier renvoie aux égarements métaphysique de l'acteur, point central du film. Essentiellement narré en voix-off, la quasi absence de dialogue transmet le manque (ou l'impossibilité) de communication du monde dans lequel navigue Rick. Sa vie se résume à quelques fêtes pour riches et des visites à ses différentes maîtresses se résumant plus souvent à des trips sensoriels solitaires qu'à de véritables instants de communions entre différents êtres.
La vacuité de la vie d'un acteur hollywoodien peut elle avoir la même puissance évocatrice que la guerre ou la découverte d'un nouveau monde. Toute la contradiction du nouveau métrage de Terence Malick se trouve dans l'évolution de sa filmographie. Imposant des cadres complexes et un sens esthétique certain, la réussite plastique de la forme renforce la déception que l'on peut ressentir sur le fond. Le récit de la perdition d'un acteur pour lequel il est bien difficile de se projeter et d’éprouver de l'empathie.
Toujours ancré dans des thématiques qui lui sont propres, Terence Malick ne projette pourtant plus les êtres qu'il suit dans une nature à la beauté écrasante. Celle-ci, élevée en cathédrale, était jusqu’à maintenant utilisée par le réalisateur pour transcender les aspirations spirituelles de l'humanité et des errances individuelles. La mythologie américaine ne se retrouvant plus dans le grand ouest ou dans la découverte des Indiens par les colons européens mais dans le Hollywood nanti du vingt-et-unieme siècle, la nature imposante et implacable a laissé place aux maisons d'architectes et aux villas de milliardaires. Rick (Christian Bale), acteur en proie aux doutes existentielles errent dans un monde froid aux allures de catalogue de décoration d’intérieur pour snob. Le contraste entre la beauté plastique des plans créés par le cinéaste et le vide qu'il semble signifier renvoie aux égarements métaphysique de l'acteur, point central du film. Essentiellement narré en voix-off, la quasi absence de dialogue transmet le manque (ou l'impossibilité) de communication du monde dans lequel navigue Rick. Sa vie se résume à quelques fêtes pour riches et des visites à ses différentes maîtresses se résumant plus souvent à des trips sensoriels solitaires qu'à de véritables instants de communions entre différents êtres.
La vacuité de la vie d'un acteur hollywoodien peut elle avoir la même puissance évocatrice que la guerre ou la découverte d'un nouveau monde. Toute la contradiction du nouveau métrage de Terence Malick se trouve dans l'évolution de sa filmographie. Imposant des cadres complexes et un sens esthétique certain, la réussite plastique de la forme renforce la déception que l'on peut ressentir sur le fond. Le récit de la perdition d'un acteur pour lequel il est bien difficile de se projeter et d’éprouver de l'empathie.

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