Evan Webber est un heureux père de famille et architecte. Il se retrouve seul chez lui pour la Fête des pères, ses enfants et sa femme étant partis à la plage pour le week-end. C'est alors que deux belles jeunes femmes, Genesis et Bel, sonnent à sa porte et s'immiscent dans sa maison puis dans sa vie.

Eli Roth, le réalisateur de films d'horreur comme "Cabin Fever", "Hostel" ou plus récemment "Green Inferno", propose cette fois-ci un huis clos sous forme de thriller psychologique.

"Knock Knock", n'apporte pas l'afflux de sang auquel le cinéaste nous à habituer, mais une tension à la fois érotique et malsaine, guidée par une morale pas toujours très compréhensible. C'est également un remake du film de Peter S. Traynor "The Seducers" sortie en 1977. Reprenant la même trame que le film original, Eli Roth s'est appuyer sur l'équipe du film d'origine pour sa version, offrant même un petit rôle à l'une des actrices (Collen Camp) du premier film. Cette fois-ci, la victime est Keanu Reeves ("Matrix"), chose inédite pour être soulignée, c'est une star qui campe l'affiche du dernier film du cinéaste. Il offre pour la seconde fois un rôle à sa femme Lorenza Izzo, qui incarne la redoutable et sexy Genesis, nous l'avion découvert récemment dans "The Green Inferno". Au côté de sa belle, en voici une autre : Anas de Armas, une actrice cubaine que l'on devrait revoir cette année dans d'autres films américains.

Le film semble vouloir démontrer à quel point notre petit monde, le vôtre comme le mien, peut s'avérer fragile et basculer à travers une situation ou une décision. Il permet également de confronter deux générations...
En effet, si le quadragénaire, se trouve ici victime d'un piège malsain tendu par ces deux jeunes séductrices, c'est tout bonnement, car il est tout d'abord naïf du mal que peuvent apporter les nouvelles technologies (réseaux sociaux, SMS). Aujourd'hui, les jeunes savent parfaitement retourner une de vos publications contre vous, afin de vous faire souffrir ou de vous détruire. Aujourd'hui, tout le monde à accès à votre vie, et le fait de vouloir dénoncer cela est noble de la part du réalisateur, malheureusement le film manque d'ambition, l'intrigue manque de profondeur et le final de morale.

Le message de cette satire reste flou et brouillon, entre œuvre féministe, perverse et interdite, Eli Roth compose un thriller érotique et psychologique bourré d'ironie, remettant à sa place à la fois une Amérique puritaine et une génération qui ignore beaucoup des nouvelles formes d'agressivités que peuvent permettre, une simple vidéo ou photo accessible à tous.
Pour ma part, j'ai trouvé ce film intéressant et captivant dans sa première partie, mais j'aurais souhaité que la seconde apporte se déchaînement d'horreur à laquelle le cinéaste nous avait habitué. Je trouve donc le film un peu trop sage et surtout, très ambigu.