Critique film
Publié le 03/09/2015 à 14:02 par Fred

Kundo

Affiche
8 /10
Alors que les catastrophes naturelles à répétition provoquent famines et épidémies, les mauvaises récoltes amènent les nobles du Royaume à exploiter le peuple qui s'insurge. Ceux qui sont capturés sont exécutés, les autres fuient dans les montagnes où ils deviennent des hors la loi prêts à se battre pour rétablir la justice...
Le cinéma coréen reste l’un des derniers cinémas à ne pas avoir subi une influence trop importante du cinéma hollywoodien et avoir su garder une vraie personnalité et une créativité à part dans les œuvres sorties de ces dernières années. Même si l’on peut voir que la vague qui a émergée depuis prés d'une décennie peine à se renouveler, il reste encore quelques œuvres tout à fait notable. Celle-ci n’ont malheureusement pas la chance de sortir en salle en France et arrive souvent directement en Blu-ray et DVD. C’est le cas de « Kundo », nouvel effort de Jong-bin Yun, réalisateur de « Nameless Gangster ».
Dans la Corée médiévale, les luttes de pouvoir et la corruption ont gangrenés toutes les sphères de la société. Les abus sont tels que les confiscations de nourritures et les impôts affament le peuple. Une bande de bandits se cache dans les montagnes et tentent de rétablir un ordre sociale et morale et exécutant les riches tortionnaires et redistribuant les vivres aux paysans affamés. Dolmuchi, boucher désargenté, va subir les conséquences du cruel Jo-yoon lorsqu’il refusera de lui obéir.
Optant pour la figure classique du vengeur, proche du peuple, contre l’oppresseur, Jong-bin Yun insuffle un souffle épique caractéristique des films d’arts-martiaux orientaux tout en injectant une forte dose d’influence western spaghetti. Autant sur la bande son que sur la mise en scène, le réalisateur nous fait partager sa culture du western italien et notamment des trois Sergio (Sollima, Leone et et Corbucci). La mise en scène de Jong-bin Yun se distingue par un véritable sens du cadre et la construction de plans avec une vraie puissance iconique. Chaque personnage, au delà de sa propre histoire, devenant le symbole de la caste dans laquelle il gravite et devant lutter autant conte un ennemi commun que contre des démons intérieurs (certains choix ayant souvent des conséquences dramatiques). Mais le réalisateur n'en oublie pas moins l'art de filmer des combats parfaitement chorégraphiés et dotés d'une violence frontale très graphique. Même si l'on peut reprocher un rythme assez lent lors de l'exposition , le scenario monte en puissance à partir de la deuxième partie et les quelques touches d'humour bien placées permettent d’aérer l'histoire et de relâcher la pression.

Sur une trame assez classique, Jong-bin Yun met en scène un récit épique peuplé de personnages forts. Tout en laissant une large place à ses influences issues du cinéma occidental, il parvient à conserver la patte caractéristique du cinéma coréen et livre un film de qualité qui aurait mérité une distribution en salle.
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