Critique film
Publié le 22/12/2016 à 18:23 par Floriane

Le Chemin de Halima

Affiche
6 /10
Halima a perdu son fils, assassiné par des soldats serbes lors de la guerre en Bosnie et jeté dans l’un des nombreux charniers que compte le pays. Afin de lui donner une sépulture, elle se lance à la recherche de sa dépouille. Pour ce faire, elle doit retrouver sa nièce qui entretenait une relation particulière avec lui. Le long voyage de Halima va mettre à jour de douloureux secrets.
Troisième film d’Arsen A. Ostojic, "Le Chemin de Halima" s’inspire de l’histoire vraie d’un couple de Bosniaques ayant perdu leur fils, exécuté pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine.

Le film se concentre sur deux personnages, Halima (Alma Prica) et Safija (Olga Pakalovic). A travers ces deux figures féminines, le réalisateur dresse deux très beaux portraits de femmes, en plus d’évoquer la condition difficile de ces dernières. Notamment lors des nombreuses remarques des hommes envers elles, les traitant comme bonnes qu’à enfanter. C’est pourquoi le parallèle entre Halima, femme stérile, et Safija, attendant un enfant hors mariage, se révèle intéressant pour le reste de l’histoire. On notera aussi la scène de tentative d’avortement d’une violence inouïe reposant uniquement par le jeu de l’actrice. Et qui prouve, une fois de plus, l’emprise des traditions sur ces jeunes femmes.

Le film parle aussi de la famille, autant ses joies, que ses difficultés. Au début, on pense à Roméo & Juliette avec ce couple chrétien/musulman, dont les communautés se détestent. Mais l’ellipse de vingt-trois ans nous emmène dans une autre direction. L’action reprend cinq ans après la fin de la guerre. Ses conséquences sont marquées sur le visage des personnages, surtout celui de Halima. Ce saut dans le temps permet au metteur en scène de montrer les ravages de la guerre et à quel point elle peut chambouler des vies. Le lourd secret que cache cette famille viendra s’entremêler aux horreurs de la guerre. La petite histoire se mélangeant à la grande dans un final bouleversant.

Avec ses plans de paysages baignés dans une belle photographie, on sent que le réalisateur a soigné sa mise en scène. Malheureusement, certaines séquences souffrent d’un découpage trop appuyé, flirtant avec le ridicule. L’autre point faible du film concerne le personnage du mari de Safija, Slavomir (Mijo Jurisic). Avec Halima, il est sûrement le personnage qui a le plus souffert de la guerre. Mais n’étant pas assez développé, ses actions se résument à des scènes clichées intégrées dans le récit d’une façon assez maladroite.

Avec "Le Chemin de Halima", Arsen A. Ostojic nous livre une tragédie familiale émouvante sur fond de guerre. Malgré quelques faiblesses, le film marque par ses personnages féminins forts.
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