De nouvelles recrues font leur entrée dans un commissariat de Los Angeles, parmi lesquelles Roy Fehler, étudiant en droit entré dans la police pour subvenir aux besoins de sa famille. Il fait équipe avec Andy Kilvinski, vieux briscard engagé dans la police depuis 23 ans, qui lui apprend toutes les ficelles du métier. Roy devient vite accro à la rue et à ses dangers, et délaisse peu à peu ses études et sa famille...

Le cinéaste Richard Fleischer nous entraîne dans les rues de Los Angeles pour faire équipe avec de jeunes policiers et assisté impuissant aux dangers du métier, mais aussi aux moments de joie et de tristesse d'hommes de convictions.
Le portrait de cette brigade est sombre, mais à le mérite d’être plutôt honnête, le film ne suit pas une intrigue en particulier, mais le quotidien de plusieurs policiers qui arpentent les rues de Los Angeles pour faire respecter la loi. Intervenant aussi bien, sur des délits mineurs, des conflits maritaux, des émeutes ou encore des braquages, les policiers qui se dévoilent devant nous, reflètent magistralement le titre français, car à aucun moment, nous ne les voyons dormir.
Franchement, ce film est superbe dans bien des points de vues, son réalisme comme vous l'aurez compris, mais pas que. L'ambiance et les décors des années 70, la mise en scène et la manière de décortiquer les chroniques d'un commissariat, forment un style qui deviendra par la suite, celui de nombreuses séries TV, de "Starsky et Hutch" à "Chips", en passant par "Les Rues de San Francisco" et plus tard "Hooker".

La force du récit se trouve dans le fait que ces hommes de loi, baignent chaque jour dans un sentiment à la fois passionné et convaincu, à la fois impuissant. Ils aiment leur métier, pourtant le doute est permanent, la peur et la prise de décision dans un laps de temps sont régulièrement vécues. Le retour au foyer après le travail, n'est pas forcément évident, surtout lorsque l'on a assisté à des scènes de violence surréaliste ou après avoir été confronté à la misère de la rue. Frôlée, la mort, peut aussi faire partie de la vie d'un policier, et le film nous narre très bien toutes ces situations, ces confrontations et ce constat silencieux.
La retranscription des rues Los Angeles, nous rappellent également cette phase d'insécurité qui régnait à l'époque, le métier de policier est mis en avant, mais celui des habitants n'est pas éclipsé pour autant, filmé à hauteur d'homme, c'est donc dans un climat cafardeux et parfois désespérer que chacun se raccroche à la vie malgré la misère et les souffrances de chacun.
Richard Fleischer est un cinéaste incontournable, ses films sont légions pour de nombreux cinéphiles, dont on ne dénombre plus les succès, de "Barabbas" à "Soleil Vert" en passant par "Vikings" ou encore "Tora, tora, tora".
Dans ce drame policier urbain, il a su s'entourer d'un casting brillant et convaincant, nous y retrouvons le grand George C. Scott ("Patton"), Stacy Keach ("Mike Hammer"), Erik Estrada ("Chips") ou encore un jeune Scott Wilson ("The Walking Dead").

"Les Flics Ne Dorment Pas La Nuit" est sans aucun doute un chef d'œuvre, une chronique humaine et mélancolique qui demeure aujourd'hui encore, soit 45 ans après sa sortie, une référence du genre et un constat triste du métier de policier et des conditions précaires d'une partie des citoyens.