Critique film
Publié le 23/05/2015 à 22:55 par Fred

Space Station 76

Affiche
6,5 /10
Dans un futur plus ou moins lointain, la vie d’une station spatiale se retrouve bouleversée par l’arrivée d’un nouveau membre d’équipage. Jessica débarque sur Omega 76 pour occuper le poste de capitaine en second. Son arrivée va cristalliser les relations entre les habitants de la station spatiale, à commencer par le capitaine Glenn qui conçoit assez mal l’arrivée d’une femme à ce poste...
Premier long métrage de Jack Plotnick (vu en acteur dans le diptyque "Wrong" de Quentin Dupieux), "Space Station 76" rend hommage non seulement aux films de science fiction ("2001, l’odyssée de l’espace" pour l’arrivée de la navette) mais également aux séries des années 70. Le film nous propose une galerie de personnages figés dans un rétro-futur, où toutes les névroses sont exacerbées par la promiscuité imposée par la vie dans l’espace et l’arrivée d’une nouvelle résidente. Glenn, capitaine dépressif et alcoolique, rêve d’une promotion mais délaisse ses responsabilités. Misty, responsable des repas (qui en réalité ne fait que choisir des plats cuisinés par une machine), totalement accroc au Valium qui trompe son mari et manipule sa fille. Jessica, en proie à la difficulté de ne pouvoir avoir d’enfant, projette sa maternité sur Sunshine (Kylie Rogers), seule enfant de la station... Tout ce petit monde est pris en charge par un robot psy distributeur de Valium à la demande.
Grâce à l’argument science fictionnel, le réalisateur crée un huis clos et étudie au plus prés les interactions humaines. Le look, très daté et kitsch des années 70, permet de symboliser l’intemporalité des relations et des m½urs rétrograde (préjugé, misogynie, homophobie...) ; les envies, les craintes et les trahisons sont donc identiques à toutes époques. Les relations à la famille est un point central des thématiques développées dans le film : l’enfantement, l’éducation des enfants, le sort des personnes âgés (cryogénisé et devenu encombrant ici). Ce dysfonctionnement de la structure familiale est caractérisé par une femelle gerbille qui dévore ses propres enfants (on peut y percevoir un renvoi à des mythes tel que Cronos). La direction artistique (décors, costumes...) est une belle réussite et rend la vie de ses personnages au sein de la station très crédibles, tout comme le jeu des acteurs, en particulier Patrick Wilson qui arrive à rendre son personnage drôle ou pathétique sans en faire une caricature. Le rythme assez lent développe une sensation de nostalgie, voire une certaine mélancolie, et invite les spectateurs à s’installer dans cette station.
Loin d’une parodie de SF 70’s, on se retrouve avec une comédie douce-amère, sur une humanité éloignée de sa planète d’origine, où les personnages se croisent, s’aiment et se détestent avec pour toile de fond un horizon intersidéral sur lequel ils projettent leurs états d’âmes. La réalisation manque toutefois de souffle et d'une vraie "patte" pour qualifier ce film de franche réussite.
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