Dans une vallée stérile, Kendal, 17 ans, peine à se souvenir de ce territoire quand il était encore luxuriant. Depuis dix ans, pas une goutte de pluie n’est tombée, et la société s’est effondrée. Kendal et quelques autres peinent à survivre et espèrent pouvoir partir au plus vite. Quand un homme cherche à récupérer le puits encore en fonctionnement de Kendal, cette dernière doit choisir entre se cacher ou se battre pour les quelques personnes et biens qui lui restent…

Bien que "The Last Survivors" soit son premier film, Thomas S. Hammock n’est pas étranger au film de genre. Il a notamment travaillé avec Adam Wingard sur "Blair WItch" et "You’re Next" en tant que Concepteur de production et Chef décorateur. Et ça se sent dans son utilisation des décors. Le désert a été maintes fois filmé dans le genre post-apocalyptique. Mais le réalisateur tire son épingle du jeu avec une mise en scène soignée. Notamment dans sa scène d’exposition, réussie et immersive, sans effets forcés. Elle est à l’image du film sobre et à la fois puissante.

La lumière joue aussi un grand rôle dans l’ambiance du film. Surtout dans son opposition avec les scènes d’intérieurs chaleureuses et la surexposition des paysages ensablés. Quant à la musique, le metteur en scène a su l’utiliser pour accompagner ses scènes et non les écraser comme c’est parfois le cas.

Film de genre oblige, de nombreuses références nous viennent à l’esprit. "Mad Max" et "La Route" pour son désert et sa violence, "Star Wars" avec ses hommes des sables et "Hunger Games" pour son héroïne.
Cependant, le film n’est jamais écrasé par ses références tant il a son identité propre. Notamment dans sa volonté à prendre son temps pour installer son univers et à ne pas sauter sur le spectaculaire dès que l’occasion se présente. Ce n’est pas pour autant que le film occulte la violence inévitable lorsque l’humanité se retrouve sans espoir. Car bien que les protagonistes soient majoritairement adolescents, elle est montrée frontalement.

Le réalisateur traite ses personnages comme des adultes, rendant le film dur et réaliste. Personnages d’ailleurs très bien écrits. En particulier son héroïne, Kendal interprétée par la jeune Haley Lu Richardson, bientôt à l’affiche du prochain M. Night Shyamalan, "Split". Charismatique et bad-ass, elle traverse le film telle une Katniss du désert. Le réalisateur s’amuse à la filmer dans des plans iconiques. Comme brandissant un katana, recouverte de pétrole. Douce et généreuse, elle n’hésite pas à tuer quand il le faut. Et contrairement à d’autres héroïnes de son âge, elle ne semble pas avoir de remords. Elle accepte ce qu’elle doit faire pour survivre. Ce qui est à la fois terrifiant, mais aussi rafraichissant de ne pas voir une énième héroïne en plein conflit moral.

"The Last Survivors" est un film post-apocalyptique bluffant qui n’a rien à envier aux grosses productions du genre. Violent, intelligent et captivant, à voir absolument !