Critique film
Publié le 19/07/2016 à 16:29 par Ciné Vor
Vivre dans la Peur

7,5 /10
En 1955 à Tokyo, Kiichi Nakajima - un chef d’entreprise et patriarche âgé - devient obsédé par le péril d’une nouvelle guerre atomique. Il veut convaincre sa famille d’émigrer au Brésil, protégé (pense-t-il) des radiations. Il s’y rend afin d’acheter des terres et rassemble l’argent. Mais certains de ses enfants et une partie de sa belle-famille lui intentent un procès afin qu’il n’en puisse disposer. Les juges hésitent à trancher. Il met alors le feu à sa fabrique de charbon et explique qu’il a voulu ainsi forcer la main en ôtant tout regret à ses enfants avant le départ. Considéré comme fou, il est interné dans un asile où de terribles visions l’assaillent.
Pas le film le plus mémorable du géant Akira Kurosawa, "Vivre dans la Peur" fait partie de la catégorie de films qu’il a mis sur pied pour nous conter le traumatisme d’après-guerre. Après les films, "L’ange ivre" ou "Chien enragé", voici un nouveau témoignage brûlant des traces qu’ont pu laisser la guerre et en particulier la peur de la bombe atomique.
Drame psychologique et tragédie familiale forment cette folie vécue par le héros du film, un homme ravagé par la peur après des faits nucléaires qui ont marqué sa vie et son pays et qui tente de protéger les siens d’ éventuelles futures attaques.
Filmé de manière plutôt réaliste, avec de petits moyens, mais de belles ambitions, ce film fut la dernière collaboration scénaristique entre Kurosawa et son ami de toujours Fumio Nakasaka, ce dernier mourra avant la fin du tournage d’une tuberculose, il était âgé de 41 ans. Kurosawa, très affecté avoua avoir eu du mal à finir son film après la perte de son ami. Il avoua même ses regrets en ce qui concerne la scène final qu’il n’a pas réussi à rendre aussi intense qu’il le souhaitait.
L’acteur Toshirô Mifune ("Chien enragé") donne ici une prestation énergique et brillante, âgé à l’époque de 35 ans, c’est bien lui, qui sous les traits du vieille homme essaye de fuir sa peur. Maquillage réussi certes, mais gestuelle quasi-parfaite, au point de n’y voir que du feu.
Pour ma part, ce film n’est pas le meilleur du cinéaste japonnais, mais son intrigue reste intéressante, non seulement le traumatisme prend une place importante, mais il génère toute sortes de réactions chez les personnages. La peur, les liens affectifs, le respect, les liens sociaux, la folie, l’ignorance, et l’angoisse sont appliqués assez habilement, proposant un regard extérieur sur les réactions humaines des uns et des autres face à l’avenir.
Pas le meilleur de Kurosawa donc, mais pas le plus mauvais non plus, le japonnais reste un génie du septième art, et malgré ce film au rythme lancinant, son objectif reste humble.
Drame psychologique et tragédie familiale forment cette folie vécue par le héros du film, un homme ravagé par la peur après des faits nucléaires qui ont marqué sa vie et son pays et qui tente de protéger les siens d’ éventuelles futures attaques.
Filmé de manière plutôt réaliste, avec de petits moyens, mais de belles ambitions, ce film fut la dernière collaboration scénaristique entre Kurosawa et son ami de toujours Fumio Nakasaka, ce dernier mourra avant la fin du tournage d’une tuberculose, il était âgé de 41 ans. Kurosawa, très affecté avoua avoir eu du mal à finir son film après la perte de son ami. Il avoua même ses regrets en ce qui concerne la scène final qu’il n’a pas réussi à rendre aussi intense qu’il le souhaitait.
L’acteur Toshirô Mifune ("Chien enragé") donne ici une prestation énergique et brillante, âgé à l’époque de 35 ans, c’est bien lui, qui sous les traits du vieille homme essaye de fuir sa peur. Maquillage réussi certes, mais gestuelle quasi-parfaite, au point de n’y voir que du feu.
Pour ma part, ce film n’est pas le meilleur du cinéaste japonnais, mais son intrigue reste intéressante, non seulement le traumatisme prend une place importante, mais il génère toute sortes de réactions chez les personnages. La peur, les liens affectifs, le respect, les liens sociaux, la folie, l’ignorance, et l’angoisse sont appliqués assez habilement, proposant un regard extérieur sur les réactions humaines des uns et des autres face à l’avenir.
Pas le meilleur de Kurosawa donc, mais pas le plus mauvais non plus, le japonnais reste un génie du septième art, et malgré ce film au rythme lancinant, son objectif reste humble.


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