Critique série
Publié le 05/06/2025 à 11:37 par Grégory
Greyzone

8,5 /10
Victoria, brillante ingénieure suédoise spécialisée dans les drones, rencontre un séduisant journaliste, Iyad, lors d'un voyage à l'étranger. Mais à son retour, elle est kidnappée à son domicile avec son fils Oskar. Son ravisseur n'est autre que Iyad, qui fait partie d'une cellule terroriste planifiant une attaque, quelque part en Scandinavie. Victoria travaille chez SparrowSat, une société suédoise qui développe des technologies de drones et les complices d'Iyad l'ont choisie pour accéder à leurs composants vitaux, afin de faciliter l'attentat. Les terroristes n'hésitent pas à mettre la vie d'Oskar dans la balance et Victoria doit accepter, mais c'est sans compter sur les services secrets Suédois et Danois qui vont collaborer pour déjouer la menace...
"Greyzone", mini-série danoise de 2018 portée par la talentueuse Birgitte Hjort Sørensen ("Borgen"...), nous plonge au cœur d’une Europe en proie à l’ombre diffuse du terrorisme et de l’espionnage international. Dès les premières minutes, la réalisation sobre mais tendue de Søren Sveistrup installe une atmosphère oppressante où chaque regard et chaque plan sont lourdement chargés de suspicion. Loin des explosions spectaculaires, c’est par le jeu subtil des non-dits et des silences que la série révèle sa force, invitant le spectateur à devenir lui-même enquêteur et à scruter les moindres détails.
Birgitte Hjort Sørensen incarne Victoria Rahbek, brillante ingénieure chez SparrowSat et conceptrice du système de contrôle de drones "The Bat". Son quotidien bascule lorsqu'elle et son jeune fils Oskar sont enlevés par une cellule terroriste. Pour libérer son garçon, Victoria doit céder aux exigences de ses ravisseurs : leur fournir son contrôleur de drone afin qu’ils l’associent à une ogive volée. Sørensen, connue jusque-là pour ses rôles plus exubérants, livre ici une prestation tout en retenue : ses yeux traduisent tour à tour la douleur, la détermination et la peur viscérale d’une femme prise au piège d’un engrenage politico-militaire.
Le scénario, dont la trame mêle services secrets danois, agents du Mossad et cellules radicalisées, réussit un savant dosage entre intrigue géopolitique et tension intime. Si certains rebondissements peuvent surprendre par leur brutalité, ils ne sombrent jamais dans l’outrance : au contraire, ils servent à rappeler la fragilité des repères moraux en temps de crise. La photographie claire-obscure accentue cette dualité, jouant sur les lumières artificielles des aéroports et des bureaux ultramodernes, comme pour mieux opposer le confort technique à la noirceur des pensées.
Ce qui rend "Greyzone" particulièrement humain, c’est la manière dont elle ne perd jamais de vue l’impact émotionnel de la dérive sécuritaire : des familles dont les proches sont retenus sans explication, des officiers rongés par le doute, ou encore des ingénieurs payés à maîtriser les technologies de pointe mais démunis face aux choix éthiques qu’elles imposent. La série n’hésite pas à s’attarder sur ces instants de grâce, où l’humanité de chacun perce malgré la machine implacable du renseignement.
En définitive, "Greyzone" est une rare réussite de mini-série politique : exigeante, poignante et portée par une Birgitte Hjort Sørensen au sommet de son art. Elle nous rappelle que, derrière les protocoles et les algorithmes, ce sont toujours des êtres de chair et d’émotion qui font basculer l’histoire. Un thriller intelligent, à consommer sans modération pour qu’au-delà de l’adrénaline, nous restions vigilants et conscients de ce qui se joue, ici et maintenant, dans l’ombre de nos sociétés connectées.
Birgitte Hjort Sørensen incarne Victoria Rahbek, brillante ingénieure chez SparrowSat et conceptrice du système de contrôle de drones "The Bat". Son quotidien bascule lorsqu'elle et son jeune fils Oskar sont enlevés par une cellule terroriste. Pour libérer son garçon, Victoria doit céder aux exigences de ses ravisseurs : leur fournir son contrôleur de drone afin qu’ils l’associent à une ogive volée. Sørensen, connue jusque-là pour ses rôles plus exubérants, livre ici une prestation tout en retenue : ses yeux traduisent tour à tour la douleur, la détermination et la peur viscérale d’une femme prise au piège d’un engrenage politico-militaire.
Le scénario, dont la trame mêle services secrets danois, agents du Mossad et cellules radicalisées, réussit un savant dosage entre intrigue géopolitique et tension intime. Si certains rebondissements peuvent surprendre par leur brutalité, ils ne sombrent jamais dans l’outrance : au contraire, ils servent à rappeler la fragilité des repères moraux en temps de crise. La photographie claire-obscure accentue cette dualité, jouant sur les lumières artificielles des aéroports et des bureaux ultramodernes, comme pour mieux opposer le confort technique à la noirceur des pensées.
Ce qui rend "Greyzone" particulièrement humain, c’est la manière dont elle ne perd jamais de vue l’impact émotionnel de la dérive sécuritaire : des familles dont les proches sont retenus sans explication, des officiers rongés par le doute, ou encore des ingénieurs payés à maîtriser les technologies de pointe mais démunis face aux choix éthiques qu’elles imposent. La série n’hésite pas à s’attarder sur ces instants de grâce, où l’humanité de chacun perce malgré la machine implacable du renseignement.
En définitive, "Greyzone" est une rare réussite de mini-série politique : exigeante, poignante et portée par une Birgitte Hjort Sørensen au sommet de son art. Elle nous rappelle que, derrière les protocoles et les algorithmes, ce sont toujours des êtres de chair et d’émotion qui font basculer l’histoire. Un thriller intelligent, à consommer sans modération pour qu’au-delà de l’adrénaline, nous restions vigilants et conscients de ce qui se joue, ici et maintenant, dans l’ombre de nos sociétés connectées.



VOUS AIMEREZ AUSSI :
RECOMMANDATIONS :
COMMENTAIRES :
Veuillez vous connecter afin d'écrire un commentaire
Se Connecter
0 commentaire