Critique film
Publié le 05/02/2020 à 12h53 par Floriane
Birds of Prey et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn
8,5 /10

Vous connaissez l'histoire du flic, de l'oiseau chanteur, de la cinglée et de la princesse mafieuse ? Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire de Harley Quinn) est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d'une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l'ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s'en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de la Chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n'a d'autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…

On se souvient, malheureusement, tous du fiasco qu’était le "Suicide Squad" de David Ayer. Un naufrage dont une lumière était sortie : la Harley Quinn version Margot Robbie. Au vue de la popularité du personnage, Warner a très vite donné son feu vert pour un projet centré autour la célèbre anti-héroïne DC Comics. Et ce projet c'est "Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn". Réalisé par Cathy Yan, le film a la lourde tâche de faire oublier la catastrophe "Suicide Squad" et de faire vivre une équipe d’héroïnes peu connue du grand public. Verdict.

Après une introduction cartoonesque qui donne le ton, on retrouve Harley Quinn (Margot Robbie) en pleine déprime post-rupture. Jusqu’à ce qu’elle décide de s’émanciper de son Mister J et de cette vie toxique. À partir de là, le film rentre dans un délire fluo teinté de queerness (ENFIN !) et où la violence surgit de manière sanglante ou psychologique. Et tout ça sous la direction photo soignée de Matthew Libatique (A Star is Born, Mother!).

Au milieu de ces scènes d’action stylées, le film n’oublie pas ses personnages. Le scénario prend le temps de faire vivre ces femmes sous le regard de la réalisatrice Cathy Yan. Un regard dénué d’hypersexualisation qui fait du bien ! Harley Quinn retrouve ses racines d’arlequine triste d’antan et s’éloigne de son statut de femme objet pour notre plus grand plaisir. Enfin un film où les femmes sont belles et fortes sans être sexualisées à outrance.

Et comme l’indique le titre en VO ("Birds of Prey : And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn"), il est ici question d’émancipation. Qu’il n’en déplaise aux dude's bro et autres misogynes, "Birds of Prey" montre la trajectoire de ces femmes vers une émancipation personnelle plus que méritée.

Côté interprétation, si Margot Robbie (actrice et productrice du film) continue de briller dans le rôle de Harley Quinn, on notera le sans faute pour le reste du casting. Jurnee Smollett-Bell impose son magnétisme touchant à Dinah Lance. Rosie Perez apporte sa prestance old school à Renee Montoya. Ella Jay Basco est attachante dans cette réinvention de Cassandra Cain. Quant à Mary Elizabeth Winstead, elle vole les trop rares scènes où son Huntress est présente.

Le film aurait été encore plus puissant si il n’était pas gâché par une voix off agaçante, une bande originale trop présente et un gros problème de rythme. Après une exposition qui prend le temps de poser ses enjeux, la dernière partie va trop vite. Et la scène de bravoure des héroïnes prêche par un montage approximatif qui n’arrive pas à iconiser ces personnages pourtant plus qu’iconiques. Et surtout, "Birds of Prey" ne fait qu’esquisser le potentiel fou du bad Guy, Black Mask (excellent Ewan McGregor). Rendant ainsi la menace pas si menaçante que ça…

"Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn" ou un récit d’émancipation cartoonesque et féministe avec des défauts, mais qui se révèle jouissif dans sa manière de repenser ses personnages et ses scènes d’action. On espère que le film rencontrera son public pour que puisse débarquer, dans une possible suite, une certaine Poison Ivy…

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