Critique film
Publié le 15/12/2025 à 10:50 par Grégory

...Et Maintenant On l'Appelle El Magnifico

Affiche
7,5 /10
Tom Moore est un étudiant assidu d’une grande école britannique. Lorsque son père, Joe, un célèbre cow-boy de l’Ouest américain, décède, Tom retourne dans sa ville natale où il rencontre les amis de son père : Bull, Holy Joe et Monkey, des hommes rustres sans aucune notion de politesse. Déçu d’imaginer son père côtoyer de telles personnes, Tom entreprend de les remettre sur le droit chemin. Mais les hommes du Far West ne se laissent pas faire et décident à la place d’apprendre au jeune anglais à devenir un véritable cow-boy.
Certains westerns italiens veulent imiter Sergio Leone, d’autres veulent simplement s’amuser avec les codes du genre. "…Et Maintenant, On l’Appelle El Magnifico", réalisé par Enzo Barboni ("On l'appelle Trinita"...), s’inscrit clairement dans cette seconde catégorie. Pendant un peu plus de deux heures, le film prend le temps d’installer une ambiance détendue, presque moqueuse, où la poussière de l’Ouest se mêle à l’élégance étonnamment propre de Terence Hill.

Terence Hill incarne Thomas “Tom” More, un jeune aristocrate de l'Est américain qui débarque dans le Far West avec la démarche d’un gentleman plutôt que celle d’un pistolero. Dès les premières minutes, tout indique qu'il n’est pas armé du bon mode d’emploi pour survivre dans cet environnement. Et c’est précisément ce décalage savoureux qui donne son charme au film.

Le scénario repose sur une comédie d'apprentissage étirée, assumant pleinement sa durée. Tom More tente d’apprendre à devenir un cow-boy “authentique”, entouré de deux mentors locaux aussi bourrus que bienveillants. Les situations cocasses s’enchaînent : leçons de tir ratées, tentatives de virilité, maladresses permanentes… mais toujours avec la douceur et l’humour propre à Terence Hill.
Cette durée plus longue que la moyenne permet au film de s'installer, d'enchaîner les gags avec un rythme plus posé, presque feutré. Loin des comédies effrénées, "El Magnifico" prend son temps, comme un western qui flâne.

D’un point de vue visuel, Enzo Barboni reste fidèle à l’esthétique du western spaghetti : grands panoramas, zooms impromptus, couleurs patinées par le soleil… mais le film n’alourdit jamais son ambiance. Au contraire, il cultive un ton léger, volontiers parodique, presque tendre même lorsqu'il caricature les figures traditionnelles du genre.

La bande originale d’Ennio Morricone, dans une veine plus ludique qu’épique, accompagne ce ton détaché. On retrouve sa signature musicale, mais détournée pour servir les situations comiques et l’ironie du récit.

Avec ses 2h05, le film peut sembler un peu long pour certains spectateurs d’aujourd’hui, habitués à des comédies plus resserrées. Mais cette longueur contribue aussi à sa personnalité : on y flâne, on y sourit, on y prend le temps de s’attacher aux personnages et à leurs maladresses.

En conclusion, "…Et Maintenant, on l’Appelle El Magnifico" est un western comique généreux, attachant et porté par un Terence Hill en excellente forme. Un film qui assume de prendre son temps mais qui le met à profit pour bâtir une ambiance chaleureuse et divertissante.
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