Critique film
Publié le 28/04/2020 à 11h58 par Camille
Doctor Sleep
8,5 /10

Encore profondément marqué par le traumatisme qu'il a vécu, enfant, à l'Overlook Hotel, Dan Torrance a dû se battre pour tenter de trouver un semblant de sérénité. Mais quand il rencontre Abra, courageuse adolescente aux dons extrasensoriels, ses vieux démons resurgissent. Car la jeune fille, consciente que Dan a les mêmes pouvoirs qu'elle, a besoin de son aide : elle cherche à lutter contre la redoutable Rose Claque et sa tribu du Noeud Vrai qui se nourrissent des dons d'innocents comme elle pour conquérir l'immortalité. Formant une alliance inattendue, Dan et Abra s'engagent dans un combat sans merci contre Rose. Face à l'innocence de la jeune fille et à sa manière d'accepter son don, Dan n'a d'autre choix que de mobiliser ses propres pouvoirs, même s'il doit affronter ses peurs et réveiller les fantômes du passé...

Docteur Sleep est un film écrit et réalisé par Mike Flanagan “Ouija : les origines“, “The Haunting“ qui a déjà travaillé sur une adaptation de Stephen King avec le film Jessie sorti en 2017. Mike Flanagan s’attaque ici à une histoire emblématique de Stephen King, rendue culte par Stanley Kubrick grâce au film “Shining“ (1980).

Dans cette suite nous retrouvons Danny Torrance. Installé en Floride, le petit Danny a bien grandi. Mais il est malheureusement toujours en proie - littéralement - aux fantômes de son passé. Le personnage de Danny (qui maintenant préfère se faire appeler Dan) tente d’échapper à son expérience traumatique à l’hôtel Overlook mais n’arrive pas à se recréer une vie. Dan possède toujours son don, le shining. Il s’échappe de ses visions cauchemardesques grâce à la boisson, mais se faisant, se retrouve trop proche de l’alcoolique qu’était devenu son père.

Bref, c’est le serpent qui se mort la queue, jusqu’au jour où il touche le fond et décide de partir. Il s’installe alors dans une nouvelle ville, lutte contre son alcoolisme, et fait la rencontre de Billy avec qui il se lie d’amitié. Ce dernier va l’aider à trouver un travail dans un hospice. C’est là-bas qu’il est surnommé Docteur Sleep, car son don lui permet de pressentir qui est sur le point de mourir.

Un jour Dan est contacté par une jeune fille, Abra Stone, semblant avoir le même don que lui. Son shining, apparemment encore plus puissant que celui de Dan, lui permet malheureusement de se rendre compte que d’autres enfants ayant eux aussi le don, se font tuer par une secte se faisant appeler le Nœud Vrai. Les individus de la secte sont menés par Rose, brillamment interprété par Rebecca Ferguson. Ayant été témoin de l’un de ces meurtres, Abra se donne la mission de convaincre Dan de l’aider à empêcher la secte de continuer son dessein morbide.

Le film réussit le pari de nous replonger dans les aventures psychiques de Danny, sans jamais se laisser submerger par l’ombre de Kubrick. Le réalisateur arrive à donner son identité visuelle au film qui, à part pour la dernière partie, se détache complètement de l’ambiance de “Shining”.
Sa plus grande force vient sans doute des personnages, extrêmement bien ficelés, et aussi du casting idéal pour les incarner. Mark Flanagan arrive à donner corps et à créer une complexité émotionnelle à tous les personnages de la secte, sans tomber dans le piège de l’écrasement du groupe par un leader trop présent. Cela donne une force inquiétante à l’ennemi qu’ils sont. Le film oscille ainsi de manière simple mais tout à fait efficace entre drame psychologique, et film d’horreur.
Cependant “Docteur Sleep” comporte quelques défauts. Particulièrement la dernière partie qui tend à se laisser submerger avec le cadre de l’hôtel Overlook. Cela laisse son personnage principal Dan lui aussi se perdre dans les méandres de ce lieu. Mais ces imperfections ne réussissent jamais à gâcher le plaisir de replonger dans le monde des shining.

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