Critique film
Publié le 28/11/2018 à 16h02 par Kévin Aubin
Galveston
6 /10

1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…

Mélanie Laurent débute sur grand écran en 1999 avec un rôle dans le drame Un Pont entre deux rives. C’est en 2002 que l’actrice se révèle dans le film de Michel Blanc, Embrassez qui vous voudrez. Elle emprunte alors un parcours plutôt atypique en jouant dans des films de tous genres et de nationalités différentes. On la retrouve aussi bien à l’affiche de Je vais bien, ne t’en fais pas, film pour lequel elle obtient le César du Meilleur espoir féminin, que d’Inglorious Basterds, qui signe sa première incursion hollywoodienne. En 2011, elle passe derrière la caméra pour mettre en boîte Adoptés, son premier long-métrage. S’en suivent de nombreux rôles et autres réalisations dont le très remarqué, Demain, documentaire présenté au Sommet Mondial sur le Climat à Paris.


En 2018, elle revient avec Galveston, adapté du roman du même nom de Nic Pizzolatto, scénariste de True Detective. En voilà un film pour le moins ambigu qui va là où on ne l'attend pas. et pas forcément pour le meilleur. Vendu comme un thriller, le film est d'un tout autre genre et c'est ce qui déconcerte complètement le spectateur. La majeure partie du film est un drame lancinant qui prend le temps de montrer ses personnages en insistant sur leur psychologie quitte à perdre son rythme. On ne sait jamais vraiment où veut nous emmener l'histoire entre un gangster en cavale où le côté thriller est bien présent et une jeune prostituée pommée où l'aspect dramatique prime. Et même si on comprend pourquoi ces deux personnages se rencontrent et donc que deux genres s'entremêlent, la sauce ne prend pas. La réalisatrice se concentre trop sur la détresse de ces deux personnages perdus où elle, est à la recherche d'un avenir qu'elle ne pense pas avoir, et que lui, ne pense plus avoir. Ainsi, le spectateur s'ennuie à regarder ces deux êtres que tout oppose en perdition où les rebondissements sont quasi-inexistants avec des dialogues plus ou moins intéressants. Les scènes intimistes sont trop présentes au détriment du reste et enferment les personnages dans un huis clos à ciel ouvert qui peine à convaincre.

Mélanie Laurent tourne son premier film aux Etats-Unis avec des acteurs américains. La mise en scène est certes très belle mais trop appuyée sur les acteurs, les décors de la Nouvelle-Orléans à ciel ouvert sont sublimes et créer une ambiance réaliste bienvenue, la photographie est très bien travaillée et la bande-son s'adapte à chaque situation du film. Une réalisation de qualité mais où on a l'impression que la réalisatrice se regarde parfois filmer.

Ben Foster trouve ici un rôle à sa mesure et pour ainsi dire l'un de ses premiers grands rôles au cinéma. Habitués aux seconds rôles, il est dans le film impérial et porte le film sur ses épaules tout du long avec le talent qu'on lui connaît. Impliqué corps et âme et naturel, il signe une très belle performance d'acteur et vaut à lui seul le déplacement. Pour l'accompagner, Elle Fanning est comme toujours très investie dans son rôle et avec sa beauté naturelle fait forte impression. Peut-être surjoue-t-elle parfois un peu trop dans certaines scènes mais rien de bien notable. Le film ne bénéficie que de très peu de seconds rôles et ne sont pas très développés.

Pour sa nouvelle réalisation, Mélanie Laurent signe une oeuvre cinématographique intéressante sur le papier qui prend une tournure inattendue mais pas pour le meilleur malheureusement. Un film pas inintéressant mais pas ce à quoi on pouvait s'attendre. Reste un duo d'acteurs exceptionnels.

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