Critique film
Publié le 17/08/2017 à 13h22 par Ciné Vor
Ghost in the Shell
8 /10

Dans un futur proche, le Major est unique en son genre: humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on la lui a volée. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Attendu par certains, craint par d’autres, cette adaptation "Live" du Manga à succès de Masamune Shirow, paru chez Young Magazine en 1989 au Japon puis publié en France par Glénat, débarque dans une adaptation en prises de vues réelles, après quatre films d’animation et trois séries animée.

En 1995, Mamoru Oshii ("Lamu", "Patlabor", "Sky Crawlers") réalisait le premier film d’animation adapté du manga, un film devenu culte pour tous les fans de science-fiction et de mangas animés. Univers révolutionnaire, scénario ambitieux et visionnaire, esthétisme soigné et bande originale frissonnante et mémorable de Kenji Kawai ("Ip Man", "Sky Crawlers"), ont contribué au succès de l’œuvre, et ce, malgré la complexité de son intrigue pour l’époque. Et oui, car internet et la révolution informatique qui allaient envahir les foyers du monde entier n’en étaient qu’à leurs débuts en 1995.

Aujourd’hui, c’est le cinéaste Rupert Sanders ("Blanche Neige et le Chasseur") à qui l’on a confié la lourde tâche de ce reboot, un film représenté par des comédiens de chair et d’os. Mais ouf ! Rupert est un fan du manga, et cela se ressent, il aborde, avec aisance, fluidité et respect, l’œuvre qui l’a marquée dans sa jeunesse. Il ne cherche toutefois pas à faire une copie extrême de l’œuvre, il s’assure simplement d’en exploiter le cœur, l’âme et la philosophie tout en la rendant plus accessible, plus compréhensible.
D'ailleurs, en parlant d’accessibilité, certains ont crié au scandale de voir "Le Major", héroïne principale du film, interprété par une femme blanche, alors que le matériau d’origine (le manga) est japonais et que son intrigue se déroule au pays du soleil levant. Sachez que pour ma part, je ne vois pas quelle actrice asiatique ou japonaise de renommée internationale aurait pu avoir l’impact d’une Scarlett Johansson sur le grand public. De plus, il s’agit, ne l’oublions pas, d’un être cybernétique qui ne doit : ni se souvenir de son passé (puisque son cerveau est humain), ni être reconnu. Il est donc, pour ma part, non-dérangeant, que son physique n’ait pas les traits d’une Japonaise.

Pour en revenir au film, l’intrigue mêle, les scénarios des deux films d’animation sorties respectivement en 1995 et 2004. Certains des plans sont d’une fidélité à couper le souffle, les décors y sont remarquables et les comédiens se prêtent au jeu avec conviction et efficacité. Si l’on peut regretter la réduction du "Puppet Master" qui est beaucoup plus complexe et poussée à la base, on ne peut que reconnaître que la base est respectée et que le divertissement est réussi.

Voici donc un thriller cyberpunk aux images splendides qui propose à la fois un véritable hommage à l’œuvre et un esthétisme encore plus épatant. Jonché de décors fascinants d’un Japon futuriste, arborant néons, hologrammes géants, buildings et tenues vestimentaires taillées entre le traditionalisme et le modernisme d’un pays coloré, intriguant, fascinant et passionnant. Effets spéciaux remarquables avec notamment le robot Geisha (Geisha Bot) remarquable ! Mais aussi pour tout un tas d’autres effets splendides.
On se délecte d’un spectacle effarant, captivant et rondement mené, trop même ! Car tellement bien mené, que tout semble aller trop vite. Trente minutes de plus auraient permis de creuser un peu plus l’intrigue, mais aussi les personnages qui franchement sont passionnants. Esthétiquement splendide, on en prend plein la vue, les couleurs et décors impactent la rétine et les comédiens se révèlent impliqués.
La plastique de Scarlett est certes, admirable, mais son jeu est parfait ! Elle campe à la perfection "Le Major", en jouant aussi bien de sa démarche que de ses positions ou expressions. Quant au reste du casting, Takeshi Kitano ("Hana-Bi") demeure la légende vivante du cinéma japonais, et ce, même s'il n’a pas le rôle le plus important. Sa présence et son personnage fascine, et par son jeu, il apporte son charisme légendaire. Le danois Pilou Asbaek ("Game of Thrones"...), n'est pas en reste, il interprète le personnage de Batou avec puissance, aisance et caractère, on y croit totalement !

La bande originale est signée Clint Mansell ("Requiem for a Dream") et Lorne Balfe ("Terminator Genisys") et reprend également le titre phare de Kenji Kawai même si l’on ne l’entend pas retentir suffisamment à mon goût.

Vous l’aurez compris, ce film n’est pas le film de l’année, mais je dois bien vous l’avouer, j’ai été carrément séduit.

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