Critique film
Publié le 15/01/2019 à 10h46 par Kévin Aubin
Kin : le Commencement
8 /10

Eli, jeune adolescent de Detroit, erre dans une usine désaffectée où il découvre par hasard une arme surpuissante, d’origine inconnue, qu’il ramène chez lui. Mais passé l’amusement, Eli réalise qu’on ne soustrait pas impunément une arme aussi redoutable : il se retrouve recherché par des criminels, par le FBI, et par ceux qui semblent être les propriétaires légitimes de l’arme futuriste. Accompagné de son grand frère et d’une jeune danseuse, Eli n’a d’autres choix que de fuir, emportant avec lui un seul bagage : cette mystérieuse arme…

Les frères Josh et Jonathan Baker se font remarqués avec leur court-métrage Bag Man sorti en 2014. Il est d'ailleurs projeté lors du Festival international du film de Toronto.

En 2018, ils adaptent ce court en long métrage et réalisent ainsi leur premier film pour le cinéma avec Kin : le commencement. Voici qu'une nouvelle potentielle saga pour adolescents pointe le bout de son nez en cette fin d'été. Alors renouveau ou énième premier volet d'une série de films qu'il vaut mieux ne pas voir ? Les réalisateurs signent le début d'une saga prometteuse non sans quelques faiblesses mais qui a le mérite d'avoir sa propre identité et d'éveiller ainsi notre intérêt. Déjà on sent que les réalisateurs ont pu réaliser leur film en imposant leur style et offrent aux spectateurs de la SF intelligente. En cherchant l'intime des personnages et surtout du héros, le film évite l'action inutile et l'aspect spectaculaire déjà-vu. Les réalisateurs préférant proposer une histoire posant les jalons d'une potentielle saga à un film fourre-tout alignant les incohérences. Certes le film pâtit peut-être d'un scénario un peu simpliste qui ne prend pas trop de risques mais cela permet aux spectateurs d'avoir un premier aperçu d'une saga au potentiel évident. Les rebondissements ne manquent pas avec des séquences d'action propres et bien orchestrées et des scènes plus intimistes où les personnages se découvrent. Le spectateur s'attachant très facilement aux personnages. Le film s'apparente à un road movie où de nombreux thèmes sont abordés : la relation fraternelle, le passage à l'âge adulte tel un parcours initiatique, l'interrogation sur le monde qui nous entoure… Des thèmes qui parlent à tous et qui sont amenés avec tact. Voici donc un film rythmé où la réalité côtoie un univers rétro-futuriste convaincant pour un bon moment de cinéma.

Josh et Jonathan Baker signent une réalisation soignée, propre et maîtrisée. La mise en scène convie l'intime au spectaculaire pour un rendu très juste à l'écran, les décors sont de bonne facture, la photographie est stylisée parfois graphique avec des couleurs sombres et chaudes qui participent à faire entrer le spectateur dans un univers SF de qualité et la bande-son avec ses sonorités électroniques renforce cette sensation de mystère omniprésente tout le long du film.

Le jeune Myles Truitt trouve ici son premier rôle au cinéma et le mois que l'on puisse dire est qu'il est épatant. Sans surjouer, il arrive à nous embarquer dans son périple et en tant que spectateur on a envie de le suivre, de vivre avec lui cette aventure. Pour l'accompagner, Jack Reynor peu connu du grand public est lui aussi convaincant. L'acteur trouve un rôle de premier plan qui espérons-le, le fera connaître au plus grand nombre. Zoë Kravitz est l'atout féminin du métrage et est dans un registre qui lui convient parfaitement. Notons également la présence de James Franco et Dennis Quaid dans des rôles certes mineurs mais dont chacun arrive à tirer parti.

Pour leur première réalisation, Josh et Jonathan Baker signent une oeuvre de SF intime où l'on sent une vraie patte artistique. Un premier volet d'une saga qui en a sous la pédale et qui donne envie d'en voir beaucoup plus. Le tout servi par un casting impliqué et convaincant.

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