Un avion se pose mystérieusement sur l’aéroport d’une grande ville. En sort une horde de créatures mi infectées mi zombies, qui se mettent à dévorer tout ce qui bouge. Les personnes mordues sont contaminées à leur tour, lançant une grosse épidémie sur la ville. Un journaliste va tenter de retrouver sa femme et sa fille dans la panique générale.
"L’Avion de l’Apocalypse", réalisé en 1980 par Umberto Lenzi, est un film d’horreur et de science-fiction qui, bien qu’il soit souvent classé dans le genre des films de zombies, s’écarte légèrement de la formule traditionnelle en mélangeant les codes du thriller et du film d’invasion. Ce long métrage occupe une place particulière dans la filmographie du réalisateur italien, célèbre pour ses films de genre.
L’histoire suit un reporter, Dean Miller (interprété par Hugo Stiglitz), qui assiste à l’atterrissage d’un avion militaire mystérieux. À peine l’appareil a-t-il touché terre que des passagers en sortent, transformés en créatures agressives. Ces êtres, contaminés par une source radioactive, ressemblent davantage à des humains enragés qu’à des zombies traditionnels, capables d’utiliser des armes et d’agir de façon coordonnée. Rapidement, la ville entière est envahie par ces monstres, et le chaos s’installe.
Le film commence par un rythme haletant, plongeant rapidement le spectateur dans une atmosphère d’apocalypse imminente. La première scène à l’aéroport est un modèle d’efficacité, instaurant une tension palpable qui ne faiblit pas. Umberto Lenzi excelle ici dans la mise en scène de l’invasion : l’urgence et la panique sont très bien rendues, et les scènes de violence, bien que graphiques, restent cohérentes avec l’univers chaotique que le film dépeint.
L’un des points forts du film réside dans l’utilisation des effets spéciaux. Pour un film à budget limité, les maquillages des créatures contaminées sont convaincants et les scènes de gore, bien que parfois exagérées, répondent aux attentes du public de l’époque. Lenzi sait comment exploiter l'horreur visuelle pour provoquer le malaise, notamment dans les attaques brutales des infectés sur des civils innocents.
Cependant, "L’Avion de l’Apocalypse" souffre de plusieurs faiblesses. Le jeu d’acteur, en particulier celui d'Hugo Stiglitz, est souvent monotone et peu expressif. De plus, le scénario, bien qu'efficace dans sa simplicité, manque de profondeur. Les explications concernant l’origine de la contamination sont peu développées laissant le spectateur avec de nombreuses questions sans réponse. La psychologie des personnages secondaires est également réduite à des stéréotypes ce qui les rend peu attachants et on finit ainsi par ne pas se soucier de leurs sorts...
Un autre aspect frustrant du film réside dans son manque d'originalité. Malgré ses nuances distinctes, "L’Avion de l’Apocalypse" reprend de nombreux clichés du cinéma de zombies et de l’apocalypse. Le manque de développement des thèmes sous-jacents (comme les dérives scientifiques ou la paranoïa nucléaire) laisse un arrière-goût de superficialité, là où d’autres films contemporains, comme "Zombie" (1978) de George A. Romero, parvenaient à mêler horreur et critique sociale avec plus de subtilité.
En conclusion, "L’Avion de l’Apocalypse" est un film de genre qui, malgré ses défauts, parvient à maintenir un certain niveau de divertissement grâce à son rythme effréné et ses scènes de violence percutantes. Si l’on peut déplorer le manque de profondeur et le jeu d’acteur inégal, les amateurs de cinéma d’horreur des années 80 y trouveront une œuvre culte, symptomatique d’une époque où le cinéma bis italien cherchait à pousser les limites de l’horreur visuelle. Pour les néophytes, cependant, ce film pourrait apparaître comme une curiosité plus kitsch que véritablement terrifiante.