Critique film
Publié le 12/02/2019 à 12h01 par Camille
La Nonne
6 /10

Quand on apprend le suicide d'une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l'Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l'enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l'abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés...

Le film qui s’inscrit dans la continuité de la saga créée par James Wan est en fait un prequel. Comme nous l’indique son nom, c’est sur le personnage de la nonne déjà aperçu dans le film "Conjuring 2 : Le Cas Enfield" que notre attention se porte.

Nous commençons donc notre péripétie dans les années cinquante en Roumanie, dans l’abbaye Saint-Carta. La scène d’ouverture nous met directement dans l’ambiance sombre et violente qui nous attend, en nous faisant découvrir des religieuses en proie à la terreur dans les catacombes du bâtiment. C’est avec le suicide de l’une d’entre elles que l’action se termine. Ce malheureux événement fait entrer en scène la S½ur Irène ; encore novice et le Père Burke, tous deux envoyés par le Vatican pour mener l’enquête.
Bien que l’histoire narrée soit relativement simple, nous nous laissons emporter par cette investigation surnaturelle qui nous révèle peu à peu les mystères qui se cachent derrière ce personnage emblématique du genre horrifique. Le réalisateur utilise parfaitement l’association, toujours aussi efficace, du religieux et de l’horreur. En effet, quoi de mieux pour parler démons que de le faire dans un lieu créer précisément pour s’en protéger. Il est intéressant de noter qu’ici les personnages envoyés par l’Eglise sont eux aussi baignés d’un certain mystère qui nous laisse présager une prédestination à ces événements pour la s½ur Irène et un passé trouble pour le Père Burke.

Il est aussi extrêmement plaisant de voir l’utilisation qui est faite de l’abbaye tout au long du film. Ce lieu gothique sombre et effrayant pendant la nuit devient en journée un labyrinthe mystérieux que la jeune novice explore au gré de ses visions.
Il est particulièrement agréable de voir le soin porté aux jeux de lumière entre couloirs ou chambres sombres et pièces baignées de soleil, bien qu’à certains moments nous puissions reprocher au film un manque de subtilité et de finition avec des noirs écrasants. Cela arrive tout de même à donner à l’abbaye une force indéniable qui l’installe presque en personnage à part entière. En effet, le lieu semble doué d’humeur tantôt étouffante et inquiétante, tantôt ensorcelante et lumineuse, mais pouvant se muer de l’une à l’autre en un clin d’½il. Et faisant d’elle, ainsi, un piège mortel contrôlé par le démon Valak.

Le travail du réalisateur (Corin Hardy) et du directeur de la photographie (Maxime Alexandre) qui a déjà fait ses armes dans des films comme "La colline a des yeux" d’Alexandre Aja, "La Neuvième Vie de Louis Drax" ou encore dans "Paris, je t'aime" (le segment du "Père-Lachaise"), permettent au film de se faire une place dans la saga en lui insufflant une identité visuelle.

Même si pour les visionneurs aguerris de film d’horreur ce nouvel opus de la saga ne constituera sans doute pas un challenge, ce cinquième chapitre de l’univers "Conjuring" arrive, malgré la prévisibilité de son scénario, à nous charmer par l’attention portée à son atmosphère visuelle. Nous noterons également un excellent choix pour les acteurs principaux qui arrivent avec succès à tirer le meilleur de leurs personnages dont la complexité dramatique n’est malheureusement pas très aboutie. Et nous donnerons une mention spéciale à l’actrice Bonnie Aarons qui arrive encore une fois à insuffler à son personnage de nonne démoniaque une vraie dimension diabolique et épouvantable qui nous ne fera plus regarder les religieuses du même ½il.

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