Critique film
Publié le 01/04/2019 à 19h24 par Kévin Aubin
Le Mystère Henri Pick
8 /10

Dans une étrange bibliothèque au c½ur de la Bretagne, une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu'elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n'aurait selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé qu'il s'agit d'une imposture, un célèbre critique littéraire décide de mener l'enquête, avec l'aide inattendue de la fille de l'énigmatique Henri Pick.

Rémi Bezançon suit des études de Réalisation Audiovisuelles et réalise en 2005 son premier long-métrage, Ma Vie en l'air. Le film est nommé aux César dans la catégorie meilleur espoir. Mais c’est avec Le Premier jour du reste de ta vie, son deuxième film, qu’il est véritablement révélé au grand public en 2008. Le film reçoit 3 César sur 9 nominations. En 2012, il change de registre et signe le film d'animation Zarafa nommé aux César.

En 2019, il revient avec Le mystère Henri Pick tiré du livre du même nom de David Foenkinos. Que vous soyez lecteurs ou non, cette comédie dramatique va vous emporter. En déroulant une enquête littéraire, le réalisateur emporte son spectateur dans un divertissement délicieux et ô combien réjouissant. On suit un critique littéraire en quête de vérité épaulé de façon inattendue par la fille du fameux écrivain dont tout le monde parle. Va s'en suivre une enquête légère avec un soupçon de polar fait de faux-semblants et de révélations inattendues. Le spectateur s'adonne avec plaisir à cette quête de vérité aux nombreux rebondissements et retournements de situations. A la fois dramatique et comique, le métrage enchaîne entre des moments intimistes et des moments où les dialogues se savourent avec délectation. L'humour y est léger et bienvenu et le rythme reste soutenu jusqu'au dénouement final surprenant. L'histoire tient en haleine le spectateur de bout en bout et se veut aussi légère que captivante grâce une intrigue bien ficelée. L'inconstante frontière entre fiction et réalité étant le thème principal du film. L'ensemble est donc plaisant à suivre et on y prend du plaisir.

Rémi Bezançon insuffle un vent de légèreté à sa réalisation. La mise en scène bien que classique demeure accrocheuse, les décors participent à créer une atmosphère mystérieuse et donne le ton sur l'enquête, la photographie est de bonne facture et la bande-son profile des mélodies agréables à entendre.

Fabrice Luchini et Camille Cottin portent le film tout de son long. Luchini est comme à son habitude formidable et livre une fois de plus une performance de qualité. Camper un critique littéraire lui permet d'exprimer l'amour qu'il a pour les mots et la littérature, un régal. Quant à Camille Cottin, elle campe une femme plus terre à terre qui vient parfaitement contrebalancer la personnalité extravagante de Luchini. L'actrice joue juste comme il faut et montre qu'elle peut porter avec aisance un film sur ses épaules à côté d'un grand acteur. Notons également la présence d'Alice Isaaz que l'on prend plaisir à retrouver dans un rôle énigmatique. Le casting est également composé de nombreux seconds rôles pour la plupart des gens venus du théâtre. Chacun composant son personnage avec intérêt et envie.

Pour sa nouvelle réalisation, Rémi Bezançon signe un honnête divertissement tel un vrai plaisir simple pour un bon moment de cinéma tout simplement. Le tout porté par un bon duo d'acteurs.

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