Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à "civiliser". Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.
Co-écrit et réalisé en 2023 par Felipe Gálvez Haberle dont il signe ici son premier long métrage, "Les Colons" est un drame passionnant qui s'inspire dans les grandes lignes de l'Histoire du Chili même si des libertés ont été faites dans les scénarios. Avec pas moins de 8 ans de travail, le cinéaste nous propose une œuvre esthétiquement soignée et parfois choquante avec des scènes de barbarie violentes qui peuvent en déplaire à certains...
Il faut savoir que le scénario se distingue en deux parties où la seconde se déroule sept ans après les évènements de la première partie où nous suivons un politicien chargé d'enquêter sur des faits commis des années plus tôt, de retrouver des témoins et de les indemniser... Une seconde partie bien différente de la première. Dans cette dernière, nous sommes au sud de la Patagonie en 1901 où un riche propriétaire foncier, José Menéndez, engage trois hommes qui ont pour mission d'aller prendre possession de nouvelles terres. Au programme, une mise en scène éloquente, des acteurs on ne peut plus convaincants et des décors somptueux sans oublier une musique efficace et envoûtante.
Parmi le casting, nous avons Mark Stanley ("Euphoria"...), Camilo Arancibia ("Sayen"...), Benjamin Westfall ("Plus jamais seul"...), Alfredo Castro ("El Presidente"...), Mishell Guaña, Agustín Rittano ("Aterrados"...), Mariano Llinás ("Histoires extraordinaires"...) et Sam Spruell ("Taken 3"...).
En résumé, "Les Colons" est une œuvre cinématographique audacieuse et captivante qui mêle avec habileté drame historique, réflexion politique et critique sociale. Malgré la violence parfois difficile à regarder et les libertés prises avec l’Histoire, Felipe Gálvez Haberle réussit un coup de maître pour son premier long-métrage, porté par une mise en scène soignée, des performances impeccables et une immersion visuelle saisissante. Ce film ne laissera personne indifférent, s'imposant comme une contribution marquante au cinéma contemporain chilien.