Pierrot, Mimile et Antoine, trois amis d’enfance de 70 balais, ont bien compris que vieillir était le seul moyen connu de ne pas mourir et ils sont bien déterminés à le faire avec style ! Leurs retrouvailles à l’occasion des obsèques de Lucette, la femme d’Antoine, sont de courte durée … Antoine tombe par hasard sur une lettre qui lui fait perdre la tête. Sans fournir aucune explication à ses amis, il part sur les chapeaux de roue depuis leur Tarn natal vers la Toscane. Pierrot, Mimile et Sophie, la petite fille d’Antoine enceinte jusqu’aux dents, se lancent alors à sa poursuite pour l’empêcher de commettre un crime passionnel… 50 ans plus tard !
Christophe Duthuron fait des études de lettres modernes et commence une carrière artistique comme comédien dans la compagnie de théâtre Les Baladins en Agenais de Roger Louret et Marianne Valéry. Il cofonde la compagnie "Les Inutiles" en 1994 qu'il codirige jusqu'en 2000. Durant cette même période, il interprète aussi quelques rôles au cinéma. Par la suite, il écrit des sketches pour la télévision et des scénarios pour le cinéma.
En 2018, il réalise son premier film avec Les Vieux fourneaux, adapté de la bande-dessinée française du même nom scénarisée par Wilfrid Lupano et dessinée par Paul Cauuet. Cette petite comédie sans prétention a sur le papier tous les arguments pour faire passer un bon moment à son spectateur : des personnages haut en couleurs, une histoire gentillette et un univers inspiré d'une BD. Au visionnage, on retrouve tous ces ingrédients et le bon moment de cinéma est bien là. Dès les premières minutes, le ton est donné avec une comédie pince-sans-rire dont l'histoire de trois octogénaires embarqués dans une aventure farfelue annonce du rire garanti. Le rythme du film va crescendo avec des rebondissements qui ne manquent pas et une utilisation habile des effets comiques. Et le film n'oublie pas d'apporter une petite touche dramatique riche en émotions. Ainsi, le film alterne entre des moments comiques bien amenés et des moments plus intimistes bienvenus. On se prend d'affection pour cette bande vieux grincheux qui nous émeuvent autant qu'ils nous font rire. De plus, le film a la particularité d'amener des séquences qui sortent du lot notamment des flashbacks en noir et blanc et une scène de marionnettes intelligents. C'est frais, léger, sans prise de tête, simple et sympathique pour du cinéma français comme on les aime.
Christophe Duthuron signe une réalisation malicieuse qui emporte le spectateur dans cet univers décalé. La mise en scène est dynamique et révèle quelques moments suspendus dans le temps fabuleux, les décors sont de bonne facture, la photographie est très colorée et la bande-son est plaisante à écouter.
Pierre Richard, Eddy Mitchell et Roland Giraud que l'on ne présentent plus mènent le film à la perfection. Avec leur personnalité bien distincte et leur talent d'acteur respectif, ils s'amusent autant qu'ils nous amusent à jouer ces "vieux fourneaux" attachants. Leur énergie est communicative et prend plaisir à les voir jouer. Alice Pol vient compléter ce trio masculin et apporte la touche féminine jeune et bienvenue. Cette opposition entre générations est formidable à l'écran. Mention spéciale à Henri Guybet qui fait une apparition remarquée et remarquable dans un petit rôle.
Pour sa première réalisation, Christophe Duthuron signe une petite comédie gentillette et sympathique qui se suit sans déplaisir où l'on passe un agréable moment devant. Le film est servi pour un trio d'acteurs épatants qui font encore mouche au cinéma et quel plaisir de les retrouver sur grand écran.
