Carol Danvers, alias Captain Marvel, doit faire face aux conséquences imprévues de sa victoire contre les Krees. Des effets inattendus l’obligent désormais à assumer le fardeau d'un univers déstabilisé. Au cours d’une mission qui la propulse au sein d’un étrange vortex étroitement lié aux actions d’une révolutionnaire Kree, ses pouvoirs se mêlent à ceux de Kamala Khan - alias Miss Marvel, sa super-fan de Jersey City - et à ceux de sa "nièce", la Capitaine Monica Rambeau, désormais astronaute au sein du S.A.B.E.R. D’abord chaotique, ce trio improbable se retrouve bientôt obligé de faire équipe et d’apprendre à travailler de concert pour sauver l'univers. Un seul nom pour cela : "The Marvels" !
Présente dans le MCU depuis 2019, Captain Marvel a marqué les esprits pour le meilleur et pour le pire. Quatre ans et quelques apparitions plus tard, l’héroïne cosmique incarnée par Brie Larson revient pour un deuxième volet, "The Marvels" réalisé par Nia de Costa, mais cette fois accompagnée de deux autres héroïnes : Miss Marvel (Iman Vellani) et Monica Rambeau (Teyonah Paris).
Décrié dès son annonce, “The Marvels” sort dans un contexte particulier. La fameuse fatigue des films de super-héros. Après 33 films et une dizaine de séries, la formule de MCU semble lasser le public. Mais aussi, et surtout, “The Marvels” est le premier film du MCU à sortir sans promotion de son casting, dû à la grève qui a paralysé Hollywood ces derniers mois. Le film ne réalise alors pas les chiffres astronomiques accompagnant habituellement toute sortie de la maison aux idées. Conséquence ? "The Marvels" est devenu un symbole pour les détracteurs du genre super-héroïque, mais aussi des personnes réfractaires à l’inclusivité récente de l’univers Marvel.
Mais qu’en est-il du film lui-même ?
Au début de "The Marvels", nous retrouvons Carol Danvers isolée dans son vaisseau avec pour seule compagnie son chat (flerken) Goose, jonglant entre missions cosmiques et l’introspection de ses souvenirs perdus. Une vision bien plus humaine et fragile du personnage que nous a habitué ses dernières apparitions dans le MCU.
Le film passe rapidement la vitesse supérieure en introduisant Miss Marvel et Monica Rambeau. Et surtout le lien qui va entremêler leurs pouvoirs. La relation qui se crée autour de ces trois personnages est vraiment le cœur du film. Les scènes du trio amènent un côté à la fois fun, mais aussi émouvant. On sent les actrices investies et ça fait du bien. Gros coup de cœur pour Iman Vellani qui apporte une fraîcheur attachante. Et n’en déplaise aux rageux, Brie Larson est toujours aussi excellente. Elle arrive, grâce à son interprétation, à éviter l’aspect mentor qui aurait été assez lourd.
Et pour orchestrer tout ce petit monde, Marvel Studios a misé sur la réalisatrice et scénariste, spécialisée jusqu'ici dans le cinéma de genre ("Candyman", "Little Woods"), Nia de Costa. Même si on sent la pâte Marvel, De Costa arrive à relever le niveau grâce à une mise en scène réfléchie. En particulier dans les scènes d’action où les mouvements sont (enfin) lisibles.
La cinéaste ose tenter des choses. Comme une séquence de comédie musicale, mais aussi, et surtout, dans sa représentation de ce qu’est une héroïne. De Costa nous montre autant une Carol Danvers fragile dans son intimité, que puissante dans son rôle de super-héroïne. Elle arrive aussi à montrer à l’écran une sororité bien trop rare dans les blockbusters US.
Pour toutes ses qualités, "The Marvels" n’en est pas pour autant un chef-d'œuvre. On sent encore et toujours le cahier des charges régi par le président de Marvel Studios, Kevin Feige. Une formule, comme mentionné plus haut, datée et qu’il serait temps de laisser de côté. Ce poids a pour conséquences un film qui passe rapidement sur des éléments intéressants. Comme la relation blessée entre Carol et Monica, la culpabilité de Captain Marvel face au poids de ses erreurs, ou encore l’antagoniste, Dar-Benn. Interprétée par Zawe Ashton, la méchante du film est trop vite expédiée pour que l’on s'intéresse vraiment à elle. Pourtant ses intentions (récupérer des ressources naturelles dans la galaxie pour sauver sa planète) sont intéressantes. Mais on ressent que le troisième acte du film a été charcuté au montage et aurait mérité 15-20 minutes de plus.
Et c’est presque une (triste) tradition, même si ils sont moins catastrophiques que ceux de "Ant-Man 3", pour ne citer que lui, les effets spéciaux restent très aléatoires. Là aussi Marvel Studios devrait revoir sa formule. Car quand on se vante d’avoir un budget de plusieurs millions de dollars, on s'attend à des FX de qualité réalisés par des équipes bien traitées.
Mais malgré ses défauts, "The Marvels" ne mérite pas la haine qu’il reçoit. Que ce soit dans le traitement médiatique d’une hypocrisie sans nom. Ou dans l’acharnement mené par une certaine catégorie de fans.
Une catégorie de fans qui voit en l’échec de "The Marvels", la conséquence directe de la mise en avant de personnages issus de minorités dans les dernières productions Marvel. Le fameux wokisme. Wokisme incarné pour eux par Brie Larson. La faute commise par l’actrice ? Avoir osé dire qu’il fallait diversifier les points de vue et les représentations. Et qu’il n’était pas question de supprimer des voix, mais d’en rajouter afin de mieux refléter le monde dans lequel nous vivons.
Mais le film est aussi taxé de wokisme, tout simplement, car il met en scène des femmes et des personnes de couleurs… Ne pas aimer le film est une chose, mais la haine, l’hypocrisie et le harcèlement en ligne que subit une partie de l’équipe en est une autre.
Bref, “The Marvels” est un film de super-héroïnes fun et attachant porté par un casting investi. A voir !