Critique film
Publié le 07/03/2019 à 16h18 par Kévin Aubin
The Predator
8 /10

Les pires prédateurs de l'univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l'ADN d'autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seul un équipage hétéroclite d'anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.

Shane Black, surdoué de la plume et à peine sorti de ses études, vend le script de ce qui sera le premier film de la saga L’Arme fatale à la société Warner. Ainsi, lancé dans le grand bain hollywoodien, il fait ses premiers pas d’acteur en 1987 dans Predator. S’en suivent quelques petits rôles mais c’est en tant que scénariste qu’il fait ses preuves. En 2005, il met en scène son premier long-métrage, Kiss kiss bang bang, rempli d’humour et de dérision. Par la suite, il signe en 2013 le troisième volet de la saga Iron Man. Il revient à ses premiers amours en 2016 avec le buddy movie d’action The Nice Guys.

En 2018, il revient pour redonner vie à un monstre culte dans The Predator. Avec un tel réalisateur aux commandes, que vaut cette nouvelle version du prédateur le plus connu du cinéma ? Soyez rassurés, le divertissement méchant, jouissif et irrévérencieux est bien pour le plus grand plaisir des fans de la première heure. D’emblée, le film donne le ton et invite une nouvelle fois le spectateur à être confronté au plus redoutable des prédateurs. On sait que la violence sera bien présente avec des effusions de sang garanties et surtout que l’ambiance 80’s du premier film dominera tout du long. Et bien évidemment le réalisateur a bien compris que brosser le public dans le sens du poil n’était pas concevable pour ce film mais que quelque chose de plus brut, complètement premier degré est de mise. Résultat, le métrage assume sa violence graphique montré à l’écran et surtout son côté WTF où l’humour est omniprésente et ne fait pas dans la dentelle. De prime abord cette approche peut déconcerter voire déplaire pour certains mais une fois acquise, on prend un plaisir fou devant une ½uvre qui s’assume de bout en bout pour ce qu’elle est à savoir un survival sous tension mélangé à de l’action fun et décomplexée où des personnages atypiques se retrouvent au prise avec des Predators. Notons tout de même que le film n’est pas exempt de défauts : le scénario manque un peu de consistance, les scènes d’action manquent parfois de lisibilité et tout va très voire trop vite. On sent que le studio a imposé ses conditions et que le film en pâtit. Malgré tout, le film reste un vrai plaisir pour ceux qui aiment les « actioners movie » débridés.

Shane Black tient bon la barre et insuffle comme toujours sa patte artistique. La mise en scène est parfois brouillonne mais reste de bon acabit, les décors alternant entre lieux clos, ville et forêt font écho aux précédents films, la photographie joue énormément sur les couleurs sombres avec des tonalités chaudes qui vient renforcer l’atmosphère anxiogène et l’ambiance sous tension du métrage et la bande-son n’a pas de fausse note. Une réalisation efficace malgré quelques imperfections.

Boyd Holbrook, remarqué dans la série Narcos, mène le film tout de son long. Il campe un militaire aguerri sans langue de bois prêt à tout pour en découdre avec les prédateurs. L’acteur trouve un rôle qui lui sied bien où il prend du plaisir et nous avec. La touche féminine est apportée par Olivia Munn, connue pour son rôle dans The Newsroom, qui n’a rien à envier à Boyd Holbrook puisqu’elle campe une scientifique déterminée elle aussi à en découdre avec les monstres. L’actrice jouant plutôt bien son rôle. N’oublions pas la fameuse équipe de bras cassés avec des personnages atypiques où chacun apporte sa personnalité. Ces personnages sont joués par des acteurs plus ou moins connus du public et arrivent à tirer leur épingle du jeu à certains moments. Même si bien évidemment leur apport reste limité. Notons également la présence de Sterling K. Brown que l’on commence à voir de plus en plus à hollywood dans des rôles de premier plan. Mention spéciale au jeune Jacob Tremblay qui comme toujours est d’un naturel confondant quand il s’agit de jouer face caméra. Très impliqué dans ses différents rôles, il est l’étoile montant du cinéma américain d’aujourd’hui.

Pour sa nouvelle réalisation, Shane Black signe un divertissement loin des standards habituels en revenant à un cinéma très 80’s et ce n’est pas pour nous déplaire. Méchamment décomplexé, fun et ne lésinant pas sur l’action, le plaisir est garanti, et ce, même si certaines ombres viennent gâcher le tableau. Le tout servi par un casting pour le moins éclectique où chacun y va de sa superbe.

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