Un ninja aveugle. Une détective impertinente. Un ancien détenu résistant aux balles. Un milliardaire amateur de kung-fu. "Marvel’s The Defenders" suit les aventures de quatre super-héros solitaires contraints de mettre leurs problèmes personnels de côté pour combattre ensemble un groupe de criminels menaçant de détruire la ville de New York.
Alors que "Avengers : Infinity War" se fait attendre sur les écrans, Netflix nous dévoile son équipe de super héros avec "The Defenders". Après nous avoir présenté ces personnages dans des séries solo ("Daredevil", "Jessica Jones", "Luke Cage", "Iron Fist") avec plus ou moins de succès, Le show crée par Douglas Petrie et Marco Ramirez a la lourde tâche d'orchestrer la réunion de ces quatre personnalités bien différentes. Tâche que cette saison de 8 épisodes n'arrive qu'à moitié…
Ce qui saute aux yeux dès le premier épisode est le manque de travail niveau esthétique. Les productions Marvel/Netflix nous avaient habitués à mieux. Ambiance violente et crasseuse pour "Daredevil", atmosphère film noir jazzy pour "Jessica Jones" ou encore musique R'N'B / Hip Hop pour Luke Cage. Ici, "The Defenders" a du mal à concilier le style de chaque personnage. Résultat ? Une série hybride dans sa mise en scène qui se révèle souvent maladroite.
Le traitement de la Main, cette organisation criminelle qui donne du fil à retordre à Daredevil depuis sa saison 1 est là aussi, paresseuse et bien trop lisse. On se désintéresse très vite des vilains qui la dirigent tant ils sont mal exploités. Surtout le personnage de SIgourney Weaver, Alexandra, assez fade et à la garde-robe plus que douteuse…
Mais LE point faible de la série est Danny Rand AKA Iron Fist. Autant dans sa série sa candeur était rafraîchissante, elle est ici agaçante, voire ridicule. Le personnage ne dépasse jamais le statut de jeune milliardaire privilégié aux décisions infantiles. Seul sa bromance avec Luke Cage challenge le blondinet et le rend touchant.
Cependant malgré ses défauts "The Defenders" n'est pas le ratage annoncé par beaucoup. La réunion de ces personnages iconiques permet à la mythologie Marvel Television de se développer. On en apprend plus sur les origines de Iron Fist, la Main et la fameuse guerre évoquée par l'ancien mentor de Matt Murdock, Stick (Scott Glenn).
Les scénaristes n'en oublient pas l'évolution de ses personnages, du moins Daredevil (Charlie Cox) et Jessica Jones (Krysten Ritter). Les scènes avec le diable de Hell's Kitchen sont toujours les mieux dialoguées et ses combats les mieux chorégraphiés. Son histoire avec Elektra (Elodie Yung) est aussi tragique que dans les comics, même si elle n'est pas assez développée sur certains points.
Concernant Miss Jones, qu'il est bon de retrouver la détective ! Personnage toujours aussi intéressant qui arrive à garder son mordant au milieu de cette testostérone. Sa rencontre avec un combat qui la dépasse l'aidera à prendre conscience de son potentiel héroïque et de la sortir de sa période post Killegrave (David Tennant).
Quant à Luke Cage, bien que le charisme de son interprète (Mike Colter) fasse toujours son petit effet, on regrettera que son personnage soit laissé un peu de côté.
Mais surtout, pour tout fan de Marvel, c'est assez jouissif de voir ces personnages interagir dans une même série. Car en plus de la team principale, on peut croiser Karen Page (Deborah Ann Woll), Foggy (Elden Henson), Hogart (Carrie-Anne Moss), la flic Misty Knight (Simone Missick), Trish Walker (Rachel Taylor) la meilleure amie de Jessica (et espérée futur Helcat), Colleen Wing (Jessica Henwick) et bien sûr l'infirmière Claire Temple (Rosario Dawson). La rencontre de ces personnages renforce l'idée d'ancrer l'univers Marvel/Netflix dans une ville, un quartier précis. Les rendant plus proches de nous.
Bref, "The Defenders" n'est pas la série coup de poing attendue, mais elle réussit à nous captiver et nous émouvoir grâce à ses personnages. Prochains rendez-vous Marvel/Netflix : Jessica Jones saison 2 et Daredevil saison 3.