Critique série
Publié le 17/07/2025 à 10:27 par Grégory

Fallout - Saison 1

Affiche
8,5 /10
Adapté d'une des plus grandes franchises de l'histoire des jeux vidéo, Fallout suit le destin des nantis et des démunis vivant dans un monde où il ne reste presque rien à posséder. 200 ans après l'apocalypse, une paisible habitante d'un abri antiatomique est forcée d'aller s'aventurer à la surface... mais elle n'est pas prête pour ce que les Terres désolées lui réservent.
Il y avait de quoi être méfiant. Adapter "Fallout", cette franchise culte à l’univers aussi vaste que barré, relevait presque de la mission suicide. Pourtant, dès les premières minutes de cette saison 1, on sent que les créateurs ont compris l’essentiel : "Fallout" n’est pas qu’une histoire de bombes et de goules. C’est un monde en ruine qui rit de ses cicatrices.

La série trouve son ton immédiatement. Un mélange étonnamment équilibré entre violence brutale, humour noir, critique sociale et émotion sincère. Visuellement, c’est un festin : chaque plan regorge de détails, chaque décor transpire la rouille, la crasse et l’histoire. Mais ce n’est pas qu’une réussite esthétique. Le récit prend son temps pour installer ses enjeux, et s’il faut parfois un peu de patience, la récompense est là : une narration qui prend de l’ampleur au fil des épisodes, des personnages qui gagnent en densité, et une intrigue plus maline qu’elle en a l’air.

Walton Goggins est sans doute la meilleure trouvaille du casting. Sa prestation en Ghoul — mi-homme, mi-fantôme du passé — est à la fois drôle, tragique et glaçante. Il vole la vedette à chaque apparition, sans pour autant écraser les autres. Ella Purnell incarne avec sincérité une jeune habitante de l’abri confrontée à un monde qui n’a rien de rationnel. Elle évite l’écueil de la naïveté caricaturale pour proposer une évolution crédible et touchante. Aaron Moten, de son côté, offre une vision nuancée d’un soldat tiraillé entre dogme et morale.

La série n’essaie pas de plaire à tout le monde, et c’est peut-être ce qui la rend si convaincante. Elle respecte les fans du jeu sans jamais tomber dans le clin d’œil gratuit et ose raconter sa propre histoire. Le tout baigne dans une atmosphère unique, parfois dérangeante, souvent fascinante.

Alors oui, tout n’est pas parfait. Certains épisodes souffrent de longueurs, quelques personnages secondaires manquent d’épaisseur et la fin, aussi excitante soit-elle, donne parfois l’impression de préparer la saison 2 plus qu’elle ne conclut vraiment la première. Mais au fond, ce sont des défauts mineurs face à l’ambition générale.

Bref, cette première saison de "Fallout" réussit là où tant d’adaptations échouent : elle ne se contente pas de ressembler au jeu, elle en saisit l’âme. Elle ose être drôle, laide, absurde et tragique à la fois. Et surtout, elle donne envie d’y retourner. Dans ce monde irradié, on finit par s’attacher aux monstres.
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