Événement
Publié le 29/05/2017 à 15h34 par Floriane
Festival de Cannes 2017
Du 23 au 27 mai nous avons eu la chance d’assister à celui que l’on nomme le plus grand festival de cinéma au monde : le Festival de Cannes. Notre objectif ? Voir le plus possible de films en quatre jours ! Souhaitant voir des ½uvres audacieuses et rencontrer les équipes des films, nous nous sommes concentrés sur la Quinzaine des réalisateurs. Sélection réputée pour avoir révélée de grands cinéastes, comme Xavier Dolan.

Après un temps d’attente ponctué de dialogues cinéphiles avec des inconnus, nous pénétrons dans le cinéma des Arcades pour le film "Mobile Homes" de Vladimir de Fontenay. Un drame classique avec Imogen Poots ("Green Room") qui manque d’émotions pour marquer malgré une dernière partie plus maitrisée. A peine le temps de souffler, direction le théâtre Croisette pour découvrir le film Indonésien "Marlina, la tueuse en 4 actes" de Mouly Surya. Et là c’est le premier coup de c½ur du festival ! Un film de vengeance inspiré des grands westerns féministe et sublimé par une photographie et une mise en scène parfaite.
Le deuxième coup de c½ur arrive dans la même journée avec "The Florida Project". Deuxième film de Sean Backer (à qui l’on doit le formidable "Tangerine") signe un film à hauteur d’enfants sur ces laissés pour compte d’une Amérique en crise, touchant par ses personnages et magnifique dans sa forme. Sean Backer est définitivement un réalisateur à suivre.
Après une nuit très courte, on commence cette deuxième journée par "I am not a witch" de Rungano Nyoni. Un manifeste maitrisé montrant le traitement de ces femmes africaines accusées de sorcellerie. Changement de genre total avec "Bushwick". Un survival constamment en plan séquence dans un quartier de New York. Distribué par Netflix on retrouve Bittany Snow ("Pitch Perfect") et Dave Bautista ("Les Gardiens de la galaxie") essayant de survivre dans les rues alors qu’une insurrection est en cours. Efficace dans sa forme mais avec des longueurs et surtout un sous-texte intéressant mais non exploité.

Avant dernier film de cette sélection vu et dernier coup de c½ur : "Patti Cake$" de Geremy Jasper. Un portrait bouleversant d’une jeune femme du New Jersey sur fond de rap, hip hop et slam. Un film qui fera du bruit à sa sortie en salles, tant l’intelligence de son scénario et l’émotion de ses personnages prennent à la gorge.
Et pour finir la Quinzaine, "Ôtez-moi d’un doute" de Carine Tardieu. Comédie dramatique familiale avec Cécile de France et François Damiens sur la filiation. Drôle et bien écrit, la surprise de cette fin de festival.

Nous avons aussi pu assister au film de la séance de minuit : "The Vilainess". Film coréen de Jeong Byeong-gil bourré d’action et aux idées de mise en scène originales. Mais le film déçoit par un scénario confus et beaucoup trop long. Reste une héroïne bad-ass incarnée par Kim Ok-bin.

Seul film de la sélection Un certain regard vu : "L’Atelier" avec la toujours impressionnante Marina Foïs. Après "Entre les murs", Laurent Cantet revient au sujet de l’adolescence avec ce film construit comme un reflet glaçant d’une génération en manque de repères. Au début passionnant, le film se perd dans une morale ambiguë qui gâche l’intention initiale.
Et pour finir nous avons pu voir certains films de la fameuse sélection officielle. Pour commencer le film d’ouverture, "Les Fantômes d’Ismaël" avec Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard et Louis Garrel. Film labyrinthique, méta et lyrique dans lequel on retrouve les thèmes de prédilection du cinéaste Arnaud Desplechin.
Beaucoup plus classique "La Caméra de Claire" de Hong Sang-soo avec Isabelle Huppert et Kim Min-Hee. Film mineur à la mise en scène grossière, surtout dans l’utilisation des zooms. Reste Huppert assez drôle dans le rôle de fil conducteur de l’histoire.
On reste en Corée avec "Vers la lumière" de Naomi Kawase. Film sur un sujet intéressant (l’audiodescription au cinéma) mais qui préfère se concentrer sur une histoire d’amour peu passionnante. Heureusement la réalisatrice reste inspirée pour l’utilisation de la lumière et l’écriture de certaines répliques émouvantes.
On revient en France mais au XIXème siècle avec "Rodin" de Jacques Doillon. Un film puissant sur le processus de création en plus de nous montrer une autre facette de l’artiste Auguste Rodin brillamment interprété par Vincent Lindon. Un film qui peut être déconcertant par sa lenteur, mais qui a le mérite d’évoquer le travail d’un artiste comme très peu de films ont su le faire jusqu'à présent.
Puis vint le choc de "L’Amant double". Avec ce thriller pseudo-érotique François Ozon surprend une fois de plus. Le cinéaste ose une mise en scène composée d’allégories et de faux semblants avec l’aide de plans forts et d’un sens du cadrage inouï ! Un film qui invoque autant De Palma que Cronenberg avec son côté film de genre et son histoire aux multiples niveaux de lecture. La réussite du film est aussi due à son duo d’acteurs impressionnant : Marina Vacth et Jérémie Renier.

Avec 14 films vus en 4 jours l'objectif semble atteint. Même si nous n'avons pas pu voir certains films ("Good Time", "D’après une histoire vraie", "Ava"), cette première expérience cannoise fut intense. Car en plus des films c’est l’ambiance et les rencontres qui marquent cet événement du 7ème art. A chaque rue, file d’attente, café, toilette des salles des échanges se produisent. La passion du cinéma fait oublier la timidité que l'on peut avoir. Nous avons ainsi pu croiser des directeurs de festivals, des journalistes, des réalisateurs, des producteurs, des étudiants, des cinéphiles cannois ou étrangers, etc.
Pendant dix jours la petite ville de Cannes respire le cinéma, que ce soit par les stars que l’on peut y croiser, les affiches présentes partout ou encore les discussions entendues ici et là.

Bref, quatre jours intenses dont nous ressortons les étoiles plein les yeux. Hâte d’y revenir pour l’édition 2018 !
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