Critique film
Publié le 08/01/2020 à 11h17 par Floriane
1917
9 /10

Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.

Après deux James Bond ("Skyfall" et "Spectre"), Sam Mendes change de style avec le film de guerre "1917". Une plongée dans le conflit 14-18 pas comme les autres. Le réalisateur a en effet fait le choix de tourner son film en un unique (faux) plan séquence. La prouesse technique est-elle à la hauteur ? Ou un gadget éloignant l’émotion du récit raconté ? Réponse.

Le film s’ouvre sur deux soldats anglais dormant dans un champ français. Un moment paisible avant que la guerre ne les rattrape. Et nous attrape au passage. Sam Mendes nous plonge directement dans le chaos qu’était la première Guerre Mondiale. La caméra suivant sans coupure le personnage Schofiled (George MacKay) amène à la fois une véritable tension (la caméra n’est jamais fixe) où l’ennemi peut apparaitre à tout moment dans le champ, mais aussi une empathie avec le soldat Schofield.

Pendant les 2 heures du film, Mendes utilise le procédé intelligemment et sans jamais aller à la facilité. Le choix esthétique donne lieu à des moments intenses. Comme une scène nocturne saisissante où la musique de Thomas Newman guide nos émotions. Ou encore une charge d’une division du point de vue d’un soldat "en dehors" de l’assaut émotionnellement. Le cinéaste utilise sa mise en scène pour créer l’émotion, et avec elle, de vrais moments de cinéma.

Comme Steven Spielberg avec "Il Faut Sauver Le Soldat Ryan", Mendes montre les dessous chaotiques de ces conflits meurtriers. Ici, le no man’s land n’est pas le décor principal. Les soldats ne font qu’y passer avant de traverser des terres meurtries par la guerre. En suivant Schofield, Mendes montre la solitude des soldats parachutés dans un conflit inhumain.

Le personnage joué par le brillant Georg MacKay appuie ce propos. Calme pendant tout le film, on ne sait rien de lui. Hormis qu’il s’est battu lors de la tristement célèbre bataille de la Somme. À chaque fois qu’une personne lui pose une question personnelle, il évite de répondre. Comme si il cherchait à protéger sa personnalité de ce qu’il espère être qu'un épisode de sa vie.

De nature peu bavarde, le film peut compter sur la musique de Thomas Newman. Compositeur, entre autres, des James Bond de Sam Mendes, Newman signe une soundtrack à la fois douce et épique qui sait porter les scènes ou s’effacer pour laisser la place aux personnages.

"1917" est une plongée saisissante et cruel dans le conflit 14-18. Un film où l’épique rencontre l’intime sur le plan technique et scénaristique. Un grand moment de cinéma à ne pas manquer !

  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Prénom :
Mail :
Votre mail ne sera pas publié  
Code de vérification
:
0 commentaire