Critique film
Publié le 10/05/2017 à 14h27 par Fred
Au Bout du Tunnel
7,5 /10

Joaquin vit seul dans une grande maison depuis la mort de sa femme et sa fille. Croulant sous les dettes, il décide de louer une chambre à Berta, une jeune strip-teaseuse, et sa fille. Une nuit, dans son sous-sol, il entend un bruit quasiment imperceptible provenant de l’autre côté du mur. A l’aide d’une caméra et d’un microphone discrètement introduits dans la paroi, il découvre que des malfrats sont en train de creuser un tunnel pour cambrioler la banque voisine.

Suite à un accident qui a emporté sa femme et sa fille, Joaquin (Leonardo Sbaraglia) se laisse vivre avec une certaine mélancolie dans la grande maison familiale. Se réfugiant dans son travail dans son sous-sol, il a abandonné une partie de la maison. Un soir de pluie, Berta (Clara Lago) débarque avec sa fille muette afin de lui louer une chambre. D'abord réticent, Joaquin accepte de les héberger pour un temps. Bientôt, il entend des bruits à travers le mur de sa cave, il va découvrir qu'un plan étrange se met en place de l'autre côté de la paroi.
Grace à un micro bricolé et une caméra de surveillance, Joaquin va épier les faits et gestes de la bande de malfrat. Jusqu’à élaborer lui même un stratagème pour doubler le braquage et se servir lui-même. Malheureusement pour lui, les apparences ne sont pas aussi simples qu'elles paraissent et les événements vont se compliquer.

Rodrigo Grande utilise la trame classique du braquage de banque pour la transformer en thriller haletant. Nerveux et tendu, le long métrage se concentre sur la vision de Joaquin en fauteuil roulant. La caméra quasiment toujours placée à sa hauteur, le spectateur se projette via le point vue du héros handicapé accentuant sa position de faiblesse et augmentant la sensation de risques pris face aux enjeux. Face à des braqueurs prêt à tout pour arriver à leur fin.
Jouant avec les faux semblants, Rodrigo Grande tient en haleine le spectateur et parsème son script de quelques twists jusqu’à parfois en abuser toutefois un montage habile compense la faiblesse de quelques scènes dispensables en maintenant une bonne dose d’adrénaline.
En mettant son héros dans des lieux clos (la cave, quelques pièces de la maison...), le réalisateur parvient à faire naître naturellement un sentiment de claustrophobie qui enferme non seulement les personnes mais aussi leur destinée comme si pour chaque décision prise aucun retour arrière n’était possible. Le tunnel n'est pas seulement le moyen de braquer la banque mais aussi une métaphore de la vie des protagonistes.
Pas d'autres choix que d'atteindre la lumière au bout du tunnel pour s'en sortir, que ce soit pour Berta et sa fille ou encore Galereto (Pablo Echarri), dont le sadisme ne laisse aucune place à la réflexion.
"Au Bout du Tunnel" tient également sa réussite à la dualité des jeux de Leonardo Sbaraglia, qui arrive à jouer habilement entre la faiblesse de sa condition et la pugnacité dont il fait preuve face à des adversaires très dangereux, et Pablo Echarri monolithique et violent chef de gang.

Entre les jeux de dupes et les twists, le spectateur se laisse embarquer facilement dans ce thriller argentin (version musclée de "Fenêtre sur cour"). En évitant quelques plans clichés (comme la scène de danse) et resserrant son montage, le film aurait gagné en tension. Malgré ses quelques scories, Rodrigo Grande livre un film qui tient en haleine jusqu’à la dernière minute.

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