Critique film
Publié le 28/08/2017 à 12h57 par Fred
Baba Yaga
6 /10

Jess est une artiste de renom. Si en apparence tout semble lui sourire, elle rencontre de sérieuses difficultés avec sa fille de 17 ans, Chloé, avec qui elle ne parvient plus à communiquer. Profitant d'un rare moment de complicité, Jess découvre que l'adolescente est convaincue d'être hantée par une sorcière démoniaque tout droit sortie d'une légende urbaine : Baba Yaga. Elle tente de ramener Chloé à la raison quand d'étranges phénomènes commencent à survenir...

Chloé (Lucy Boynton) est placée en famille d'accueil depuis une dizaine d'année. Sa mère, Jess (Katee Sackhoff), l'ayant abandonnée suite à des problèmes de toxicomanie. Désormais une artiste accomplie, elle souhaite renouer avec sa fille et tisser à nouveau des liens intimes. Seulement, Chloé, toujours envahie par la colère et le ressentiment, s’évade de son foyer d'accueil. Par défi, elle va cogner à la porte d'une maison brulée, dont la légende raconte qu'elle est hantée par une sorcière, quiconque ose frapper à sa porte par deux fois perdra la vie.

Caradog W. James ("The machine") reprend l'idée assez classique du conflit interne familiale comme thème principal de son nouveau long métrage en y mêlant un forte dose de hantise post moderne (l'influence des productions Jason Blum comme "Insidious" ou "Occulus" se fait clairement sentir). "Baba Yaga" ("Don't knock Twice" en V.O.) axe son sujet sur cette relation mère-fille brisée dans l’œuf que Jess essaye de recréer avec une adolescente, en pleine rébellion, après une décennie de dérive. Insidieusement, le mythe de Baba Yaga va venir troubler un peu plus le cocon familiale qui tente de reformer un lien encore si fragile. Les visions de Chloé sont elles le jeux de son imagination, un moyen de se venger de sa mère ou la réelle incarnation d'une sorcière dévorant les âmes de ses victimes. Le réalisateur se joue des symbolismes, utilisant l'incarnation de la sorcière comme la représentation du mal qui ronge l'amour entre une mère et sa fille.
Évident point fort du film, Caradog W. James soigne sa mise en scène et propose une réalisation aboutie avec un joli travail sur la photographie. Préférant créer un vrai film d'ambiance plutôt que de jouer sur une violence plus graphique, le rythme se fait de façon assez subtil sur les montées en tension et les apparitions de la sorcière (sorte de matérialisation des peurs primales qui traversent les deux personnages féminins). malheureusement, cela ne permet pas toujours de compenser les lacunes d'un scénario trop expéditifs et dont les raccourcis (et quelques facilités) tirent souvent à la ligne. L'explication, par exemple, du personnage de Baba Yaga arrive un comme un cheveux sur la soupe rendant le lien avec les mythes slaves peu crédibles.

Honnête série B à la réalisation soignée, Baba Yaga aurait mérité un scénario un peu plus lécher pour faire entrer son boogeyman dans une franchise et développer l'univers de cette sorcière dont les origines sont ébauchées ici. La mise en scène de Caradog W. James permet, tout de même, de se laisser porter par l'ambiance et faire surprendre par quelques frayeurs lors des apparitions de la créature.

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