Critique film
Publié le 22/11/2017 à 12h49 par Floriane
Battle Of The Sexes
8 /10

1972. La championne de tennis Billie Jean King remporte trois titres du Grand Chelem. Mais loin de se satisfaire de son palmarès, elle s'engage dans un combat pour que les femmes soient aussi respectées que les hommes sur les courts de tennis. C'est alors que l'ancien numéro un mondial Bobby Riggs, profondément misogyne et provocateur, met Billie Jean au défi de l'affronter en match simple…

Pour leur troisième film ensemble le duo de réalisateurs, Jonathan Dayton et Valerie Faris ("Little Miss Sunshine", "Elle s'appelle Ruby') s'attaque à ce moment célèbre du tennis mêlant politique, féministe, amour et sport. Car cette rencontre était bien plus qu'un simple duel sportif, mais une lutte pour l'égalité des femmes sur le terrain et dans la vie de tous les jours. Surnommé "Battle of the Sexes" ce match eu un grand impact sur les droits des femmes alors en plein boom avec le mouvement féministe des années 70.

Pour relater ce fait historique, les cinéastes ont choisi de se concentrer sur le personnage de Billie Jean King. Sous les traits d'une Emma Stone ("La La Land") impressionnante de fragilité et de charisme, la joueuse nous est montrée dans son intimité. Le scénario se concentre particulièrement sur sa romance avec Marilyn Barnett (Andrea Riseborough). Car en plus d'être une porte-parole pour le droit des femmes, King est une icône LGBTQ. Première sportive à avoir fait son coming out dans les années 80, King a longtemps caché son attirance pour les femmes. L'homosexualité étant interdite dans le milieu du tennis à cette époque. C'est pourquoi, il est intelligent de la part des réalisateurs d'insister sur cette partie de sa vie. Car en plus de mettre en lumière une belle histoire d'amour, cela montre que la joueuse avait beaucoup à perdre en acceptant le défi de Riggs. Riggs que les scénaristes ont réussi à rendre (presque) attachant, malgré sa misogynie nauséabonde. Ils dépeignent un homme retraité en manque d'attention avec une sérieuse addiction aux paris. Et le fait qu'il soit joué par Steve Carell aide sûrement à mieux apprécier le showman.

Dayton et Faris prennent un tel soin à écrire leurs personnages que la scène du fameux match en devient presque anecdotique. Car là aussi tout se joue en coulisses (brillante scène d'avant jeu), le match n'est qu'une façade, un spectacle pour le grand public. Lors d'interviews le duo a avoué s'être inspiré des dernières élections présidentielles américaines avec Hillary Clinton face un candidat masculin (Trump n'étant pas encore dans la course). Sorte de "Battle of the Sexes" nouvelle génération où la politique est elle aussi devenue du divertissement. D'ailleurs, ils s'amusent des similitudes du traitement médiatique du match de 73 à la campagne électorale de 2016.

Côté réalisation, le film reste classique avec une mise en scène assez scolaire. Mais il contient certaines bonnes idées, comme de bien distinguer l'aspect publique et privée de King en jouant sur les cadrages de plan. Quant à la lumière de Linus Sandgren (directeur photo de "La La Land"), elle donne au film une ambiance chaleureuse et vintage finissant de nous faire tomber sous le charme de ce film sincère qui fait un bien fou, surtout en ce moment…

Car "Battle of the Sexes" est un film drôle, mais il est surtout un film émouvant sur l'égalité des femmes, ainsi que sur la liberté d'aimer et offre à Emma Stone un nouveau rôle à la hauteur de son talent.

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