Critique film
Publié le 28/07/2017 à 15h40 par Floriane
Go Fish
7 /10

Chicago, début des années 70. Il y a Camille, alias Max, écrivaine en herbe en quête du grand amour, qui ne cesse de rebattre les oreilles de ses condisciples avec son célibat, particulièrement celles de Kia, sa colocataire. Il y a Kia, enseignante, qui sort depuis trois mois avec Evy, infirmière récemment divorcée. Il y a Evy qui habite chez sa mère tout en essayant de se débarrasser une bonne fois pour toutes de son ex-mari. Il y a Daria, la tombeuse de la ville, qui brise en moyenne un c½ur par semaine. C'est facile : elle travaille dans un bar de filles. Enfin il y a Ely, assistante vétérinaire, dont la copine habite dans une autre ville, qui vit avec Daria. Est-ce que Daria et Ely couchent ensemble ? Non. Mais tout le monde le croit.

Emblème du "nouveau cinéma gay" des années 90, "Go Fish" (référence au jeu de cartes "à la pêche") est un film qui a marqué la représentation des lesbiennes au cinéma.

A travers la vie de ce groupe de femmes vivant à Chicago, la réalisatrice Rose Troche nous montre un panel de la communauté lesbienne avec ses stéréotypes, ses lieux de rencontres, ses problèmes, etc. Car comme le prouve si bien la première séquence, les lesbiennes manquaient, et manquent encore, cruellement de représentation à l'écran. D'où les idées reçues sur ces femmes. Et à l'heure des nombreuses morts de personnages lesbiens à l'écran (la tristement célèbre "Bury your gays" troupe), la sortie en DVD de ce classique LGBTQ est plus que bienvenue.

Le film aborde avec justesse la sexualité lesbienne, la violence à l'intérieur (le rejet de la bisexualité) et à l'extérieur de la communauté (les insultes et autres agressions), le problème des fameux labels et, bien sûr, les coming out. Avec son scénario finement écrit "Go Fish" présentait pour la première fois de manière réaliste ces femmes, bien loin de la fausse image qu'Hollywood a aidé à fabriquer, et s'amuse même des étiquettes qu'on s'obstine à leur coller.

Que ça soit la joueuse Dariah, la timide Evy, l'intello Kia et surtout la touchante Max, les personnages parcourant le récit représentent chacun une idée à défendre. Dispositif qui peut sembler didactique aujourd'hui, mais qui devait être révolutionnaire pour l'époque tant les lesbiennes étaient dans le placard.

Niveau esthétique, le film baigne dans un noir et blanc granuleux, une bande originale mêlant musique jazzy et tubes pop et une mise en scène fluide ponctuée de plans symboliques qui rappelle le cinéma d'avant-garde de l'époque.

Malgré son aspect un peu daté, "Go Fish" est une ½uvre importante pour la représentation lesbienne qui reste encore une communauté sous représentée à l'écran.

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