Critique film
Publié le 28/03/2017 à 15h21 par Ciné Vor
La Colline a des Yeux
7,5 /10

Une famille sur le chemin de la Californie traverse le désert, sous prétexte d'y visiter une mine d'argent dont ils ont hérité. Un accident, et ils se retrouvent isolés au milieu de collines rocailleuses et désolées. Du haut des collines, une tribu de sauvages les observent... La chasse a commencé.

Cinq ans après son premier film ("La Dernière Maison sur la Gauche"), Wes Craven, cinéaste et maître incontesté et incontestable du cinéma d'horreur, nous revient avec un "survival" d'une violence rare pour l'époque (1977). Le film de survie est en pleine marche dans les années 70, le genre attire les foules dans les salles obscures, suite à plusieurs gros succès du box-office. On peut d'ailleurs aisément donner quelques titres phares de cette époque : "Délivrance" de John Boorman (1972) et "Sans Retour" de Walter Hill (1981), suivront ensuite des films comme "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper ("1982), tous devenu des films culte.
Comme pour son premier film, qui avait au départ plus des allures de "survival" basculant dans le "vigilante", Wes Craven semble dans un premier temps vouloir nous embarquer au plus près des victimes, une famille prise au piège en plein désert et que personnes ne peut entendre crier. Une fratrie banale, dont les membres semblent tout droit sortie de leurs petites vies tranquilles en ville, pour passer quelques moments en pleine nature. Le cinéaste ne tarde pas à les confronter à une famille oubliée par la société et vivant en marge de tout système.
C'est ainsi, que le film reproduit le même schéma que la précédente œuvre filmographique du cinéaste, et bascule très rapidement dans un mix des genres, une manière pour Wes de dénoncer la violence d'une société, soit disant civiliser. Après avoir été attaqués, les survivants vont se lancer dans une traque vengeresse, exerçant ainsi leur propre loi du talion. Si certains spectateurs y voient de l’héroïsme, d'autres y verront un cinéma fasciste, mais je pense que le but ne fut ni l'un ni l'autre. Il compare simplement deux familles, deux manières de vivre, et révèle par la même occasion des proximités entre elles. La plus percutante d'entre elles, est simple, elle dénonce la facilité dans laquelle l’être humain peut basculer dans la violence et la barbarie.

Le film n'a pas brillé au cinéma à l'époque, il n'a rencontré le succès qu'à travers les vidéoclubs, se forgeant au fil des années un statut de film culte. Aujourd'hui, le film bénéficie d'un remake de qualité (fait rare pour être souligné) signé du français Alexandre Aja, et sortie en 2006.
Pour ma part, ce second film de Wes Craven est un objet fascinant, il dénonce habilement la fragilité de la civilisation, une base qui deviendra ensuite celle de la plupart de ses films. Sa manière de mettre en scène et de filmer la terreur et l'effroi, sont aujourd'hui les principaux éléments de tout film d'horreur qui se respecte.
Il est donc logique que Wes Craven deviendra l'un des pères du cinéma d'angoisse, après ces deux premières œuvres engagées et violentes. Celle-ci est tout simplement mémorable et franchement inratable !

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