Critique film
Publié le 15/11/2017 à 11h14 par Fred
Le Complexe de Frankenstein
9 /10

Des premiers essais en costumes aux effets spéciaux de maquillage, de l'animatronique aux images de synthèse, Le Complexe de Frankenstein revient sur plus d'un siècle de techniques qui ont donné naissance aux célèbres monstres que sont Godzilla, Yoda, la Reine d'Aliens ou les tyrannosaures de Jurassic Park. Les réalisateurs Alexandre Poncet et Gilles Penso donnent la parole aux artistes qui se cachent derrière chaque créature, comme Phil Tippett et Rick Baker, et aux cinéastes dont les films ont marqué l'histoire des effets spéciaux, comme Joe Dante et Guillermo Del Toro. Le Complexe de Frankenstein célèbre cet art en perpétuel mouvement et rend hommage à ces nouveaux Dr Frankenstein, qui continuent d'émerveiller des générations de spectateurs grâce à leur inventivité et leur savoir-faire unique.

Après le très réussi documentaire sur Ray Harryhausen, Alexandre Poncet et Gilles Penso repartent en quête d'histoires et de passionnantes anecdotes sur les concepteurs d'effets spéciaux old school.
Adulés et véritables star dans les années 70/80, l'arrivée des effets numériques provoqua un arrêt brutal et violent à la plupart des carrières de ces artisans hors normes. Point fort du documentaire, les interviews des différents protagonistes et la façon dont ils vécurent cette transition. Entre adaptation et renoncement, les histoires humaines racontent la grande Histoire du cinéma. Particulièrement émouvant, Phil Tippet évoque sans langue de bois, la façon dont il tomba malade lorsqu'il appris son éjection de "Jurassic Parc". D'abord pensé comme un film avec des animations image par image, il fut remplacer du jour au lendemain quand Steven Spielberg, convaincu par les dinosaures numériques, opta pour une nouvelle voie. De même Rob Bottin, le génie derrière le Darkness de "Legend" et les effets de "The Thing" décida d’abandonner le métier.

Amoureux des bébêtes en latex et autres monstres fait de bricoles et de ficelles, Alexandre Poncet et Gilles Penso plaident en faveur des ces grands maitres relégués aux rangs de has-been en un instant. Exprimant ainsi leur passion pour cette art de la création et de l'imaginaire. Faire naître une créature spectaculaire, savoir la mettre en image et la faire découvrir au moment le plus pertinent relève de la magie du cinéma et participe à l’expérience unique du spectateur, ce qui a malheureusement été banalisé par un abus de l'utilisation des effets numériques. Comme exprimé par un des intervenants, "ce n'est pas parce que tu peux courir des centaines de loup-garous au plafond qu'il faut le faire..."
Revenant sur l’évolution des effets en remontant de Méliès jusqu’aux derniers effets les plus pointus, les réalisateurs replacent toutes l’évolution du métiers à travers l'histoire du cinéma et nous font découvrir grâce aux visites de Studio, le squelette utilisé par Willis O'Brien pour "King Kong", le ED-209 de "Robocop" animé par Phil Tippet ou encore les "Killers Clown" des frères Chiodo et des centaines d'autres anecdotes.

"Le complexe de Frankenstein" rend un bel hommage à tout un pan du cinéma qui faillit disparaitre mais qui coûte que coûte se bat pour conserver sa place et transmettre le savoir des anciens maitres du genre. Lorsque le générique de fin apparait, une seule envie nous prend c'est d'insérer le DVD bonus pour prolonger ce moment avec eux.

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