Critique film
Publié le 25/08/2017 à 13h10 par Kévin Aubin
Les Hommes du Feu
10 /10

Philippe, 45 ans, dirige une caserne dans le Sud de la France. L’été est chaud. Les feux partent de partout, criminels ou pas. Arrive Bénédicte, adjudant-chef, même grade que Xavier, un quadra aguerri : tension sur le terrain, tensions aussi au sein de la brigade... Plongée dans la vie de ces grands héros : courageux face au feu, mais aussi en 1ère ligne de notre quotidien.

Pierre Jolivet est le fils des comédiens Jacques Jolivet et Arlette Thomas (cette dernière étant notamment connue pour être la voix de Titi et de Calimero) et le frère de l'humoriste Marc Jolivet. Durant les événements de mai 1968, il monte avec Marc des spectacles dans les usines en grève. Après avoir été animateurs au Club Med, les deux frères montent un duo de clowns comiques, « Recho et Frigo », qui va devenir très populaire dans le milieu des années 1970. Le tandem se sépare au début des années 80, mais Pierre Jolivet se trouve un autre complice en la personne du tout jeune Luc Besson. Tous deux s'associent pour quelques réalisations. Pierre Jolivet se lance dans la réalisation en 1985 avec Strictement personnel, nommé au César de la Première œuvre. Mais ce n'est qu'en 1989 avec Force majeure qu'il connaît un véritable succès public. S'en suivront plusieurs réalisations qui connurent plus ou moins de succès tant public que critique.

En 2017, il revient avec son genre de prédilection, le drame social dans Les Hommes du feu. Un film beau, simple et émouvant qui est le reflet de la réalité de la vie des hommes et des femmes pompiers. Un métier passion où chaque jour la vie est une épreuve aussi bien pour eux que pour les autres. Les autres ce sont la famille et les amis qui voient partir un proche dont le lendemain est incertain. Pierre Jolivet a voulu coller au plus près de réel et être authentique dans sa façon de raconter tout ce que le spectateur voit dans son film. L'objectif étant de ne pas enjoliver la réalité mais de montrer le quotidien d'une caserne de pompiers dans son plus simple appareil. Résultat, l'histoire est captivante de bout en bout et le spectateur vit le temps d'un instant le quotidien d'un soldat du feu. Sans artifice et quasiment sans histoire, le réalisateur est avec les pompiers, caméra à l'épaule, et embarque le spectateur avec eux. En tant que spectateur, on comprend pourquoi exercer un tel métier demande de s'investir corps et âme pour réussir, perdurer,, et ne pas faiblir.

Une leçon de vie magnifiée par la caméra de Pierre Jolivet. La mise en scène classieuse profite aux acteurs professionnels et aux non-professionnels, les décors grandeur nature reflètent parfaitement la réalité, la photographie est naturelle, réaliste et permet une proximité avec le sujet raconté et la bande-son est quasi-absente au profit de sons du quotidien beaucoup plus évocateurs. Une très belle réalisation au service d'un récit qui se devait d'être montré au cinéma de cette façon.

En capitaine de caserne, Roschdy Zem est convaincant et toujours très consciencieux dans son travail d'acteur. Il porte le film avec détermination et prouve une fois encore qu'il peut tout jouer. Pour l'accompagner, Emilie Dequenne apporte la touche féminine d'un milieu professionnel fortement masculinisé. Avec son naturel et son jeu hors pair, elle confirme son talent d'actrice. Un duo d'acteurs impliqués qui partagent leur goût pour le cinéma. Le casting est également composé d'acteurs non-professionnels campés par des pompiers de profession. Leur présence face caméra ne fait que renforcer l'intérêt que l'on peut avoir pour le film.

Pour sa nouvelle réalisation, Pierre Jolivet revient avec ce cinéma social qui le caractérise et que l'on voit trop peu au cinéma aujourd'hui. Du cinéma qui tient compte de ce qui nous entoure, et qui mérite que l'on s'y attarde.

  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Prénom :
Mail :
Votre mail ne sera pas publié  
Code de vérification
:
0 commentaire