Critique film
Publié le 21/12/2017 à 17h58 par Kévin Aubin
Logan Lucky
9 /10

Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison…

Steven Soderbergh, une fois ses études achevées, multiplie très vite les activités artistiques : il travaille comme monteur indépendant à Hollywood, écrit des scripts, tourne des courts métrages et monte une maison de production vidéo. En 1989, il réalise son premier long-métrage, Sexe, mensonges et vidéo, qui lui permet a seulement 26 ans de décrocher une Palme d'Or. Peu tenté par les sirènes commerciales, il tourne d'ambitieux projets qui seront des échecs commerciaux mais qui l'imposeront comme l'un des cinéastes les plus doués de sa génération. Par la suite il emprunte un cinéma plus traditionnel et signe des succès comme Erin Brockovich, seule contre tous et la trilogie des Ocean's. Il ne quitte alors plus les plateaux de tournage et enchaîne les longs-métrages au cinéma. Il fait un passage remarqué à la télévision avec la série The Knick avant de revenir en grande forme au cinéma.

Il revient en 2017 avec "Logan Lucky", une comédie policière déjantée financée de façon complètement indépendante, sans l'aide des studios. Avec un style de mise en scène légèrement sophistiquée propre à lui, Steven Soderbergh s'amuse à nous présenter une bande de péquenauds embarqués dans un braquage absurde dans l'Amérique profonde d'aujourd'hui. Sorte de remake de sa trilogie des Ocean's, le réalisateur filme un braquage à l'ancienne avec des loosers dont on se délecte avec complaisance. Si l'histoire est loin d'être extraordinaire voire est en somme toute classique, elle est inventive et ingénieuse. Dans le sens où tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment de cinéma, simple et efficace. La scénarisation de l'histoire révèle un certain flegme assumé de bout en bout emmené par un rythme nonchalant jouissif. Chaque scène est pensée pour le spectateur, pour qu'il s'immisce dans ce casse incongru où les situations s'enchaînent inopinément. Le film repose énormément sur ses personnages qui font tout le travail. Résultat, les dialogues sont des plus savoureux, les répliques sont percutantes, et on ne peut qu'être admiratif devant cette belle bande de bras cassés. Le genre de film qui fait du bien.

Steven Soderbergh démontre une fois plus son talent de réalisateur. La mise en scène est propre, nette et soignée, les décors de l'Amérique profonde d'aujourd'hui participent à créer une ambiance, une atmosphère des plus délectables, la photographie très pâles avec des couleurs froides apporte cet effet de réalisme omniprésent et la bande-son est rugueuse et authentique. De la part de Soderbergh on ne pouvait pas en attendre moins.

Et le réalisateur sait s'entourer et diriger de bons acteurs. La preuve en est que la casting est royal dans le film. Tous les acteurs sont excellents dans leur rôle respectif et participent à la réussite du film. En tête on retrouve trois bonhommes bien connus du public. Channing Tatum est touchant en père divorcé qui va être l'instigateur du braquage. Adam Driver est le frère un peu paumé qui bien malgré lui se retrouver embarqué dans ce braquage. Mais c'est surtout Daniel Craig qui marque les esprits. Volant la vedette aux autres acteurs à chaque fois qu'il apparaît, il campe un Joe Bang délirant, dans un rôle à contre-emploi. Les acteurs secondaires ne sont pas en reste et se débrouillent très bien.

Pour sa nouvelle réalisation, Steven Soderbergh sort de sa retraite annoncée sur le grand écran pour mettre en scène un bon petit film divertissant. Sympathique voire même jouissive dans ses dialogues percutants et emmenée par un casting excellent, cette comédie policière vaut le coup d'½il. Un très bon moment en perspective.

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