Physicienne-chimiste d’origine polonaise, Marie Skłodowska-Curie est une pionnière dans l’étude de la radioactivité. Elle travaille main dans la main avec son mari, Pierre Curie, pour développer la recherche scientifique. Dans ce milieu particulièrement masculin et conservateur, Marie doit lutter pour se faire une place...
Après "Madame Curie" (1953) de Mervyn LeRoy, des téléfilms et autres courts métrages, Marie Curie est à nouveau mise à l'honneur dans le film éponyme de Marie Noëlle. La réalisatrice-scénariste a choisi de se concentrer sur quelques années de la vie de cette grande dame de science.
Ce choix s'explique par la volonté de Marie Noëlle de mettre en avant la femme et non la scientifique de génie qu'elle était. Elle nous la montre dans son intimité avec Pierre Currie (formidable Charles Berling), avant de se focaliser sur sa vie après le décès de son mari, et notamment sur sa difficile reconnaissance dans le milieu scientifique, ainsi que sa liaison tumultueuse avec le physicien français, Paul Langevin (Arieh Worthalter). Avec cette approche, la cinéaste réussit à montrer la difficulté d'être une femme à cette époque, surtout une femme scientifique et célèbre.
Avec son directeur de la photographie (Michal Englert), la réalisatrice baigne son film dans une lumière rayonnante jouant sur les reflets et les effets de lumière, contrastant avec l'idée d'un monde scientifique froid.
Pour incarner cette femme d'exception, on retrouve Karolina Gruszka. Aperçue dans le "Inland Empire" de David Lynch, l'actrice polonaise livre une performance honnête qui évite le surjeu et le mimétisme lourd, mais manque d'émotion pour marquer. Le reste du casting fait le job sans trop éclat, mais notons la présence d'une Marie Denarnaud ("Les Adoptés", "La Taularde") toujours aussi intense en femme trompée.
Si "Marie Curie" est intéressant par son sujet, son traitement reste bien trop scolaire pour sortir de la biographie classique.
