Passionné par son métier, Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.
Christian Carion développe une passionne pour le cinéma dès son plus jeune âge. Ses parents agriculteurs souhaitent qu'il poursuivre des études d'ingénierie dans l'agriculture, ce qu'il fait avant de se consacrer au septième art. Il commence par louer une caméra vidéo et bricole quelques films. Il démarre une carrière de producteur suite à sa rencontre avec Christophe Rossignon, lui-même producteur. En 2001, il passe à la réalisation de son premier long-métrage dirigeant le tandem Serrault/Seigner dans Une hirondelle a fait le printemps. Le film est un succès qui permet au cinéaste de s'attaquer à des projets plus ambitieux. Il signe notamment en 2005 Joyeux Noël, fresque historique sur fond de Première Guerre mondiale, nommé à plusieurs reprises dans de grands festivals. Il réalise par la suite deux autres longs-métrages, L'Affaire Farewell et En mai, fais ce qu'il te plaît.
En 2017, il revient pour son cinquième film avec Mon Garçon, première incursion dans le genre du thriller pour le réalisateur. Une envie de faire un film contemporain, avec peu d'acteurs, en français, plus resserré, plus simple.. selon les dires de Christian Caron. De plus, il a fait le choix que l'acteur principal n'ait pas accès au scénario et que le tournage se fasse en temps réel ou presque. Le film ayant été tourné en seulement 6 jours. Sur le papier cette idée de départ avait tout pour sortir des sentiers battus des films du même genre mais le film trouve vite ses limites. A trop vouloir simplifier un peu trop les choses, le réalisateur oublie de donner des éléments de réponses à des questions qui restent en suspens pour le spectateur. Le parti pris de l'histoire du film que propose le réalisateur est de se concentrer uniquement sur la traque d'un père à la recherche de son fils disparu. Cela permet au spectateur de vivre intensément le parcours de cet homme prêt à tout pour retrouver son fils, ce qui donne lieu à un thriller intense limite stressant. Les émotions et les réactions du père sont saisissantes de réalisme tout le long du film. Il faut souligner également l'improvisation de la quasi-totalité des dialogues. Si le film n'est pas exempt de défauts, l'immersion et le réalisme du film font vivre au spectateur une expérience cinématographique intéressante à suivre.
Derrière la caméra, Christian Carion sait où il va dans les grandes lignes mais tourne son film en temps réel, sur l'instant. Résultat, la mise en scène est sous tension constante au plus proche de son acteur principal, les décors du Vercors bien que minimaliste participe à créer cette atmosphère tendue, la photographie aux couleurs pâles et froides saisit sur le vif ce qui se déroule, et la bande-son inexistante exceptés quelques sons stridents renforcent encore plus l'ambiance du film qui se veut réaliste et oppressante.
En père vengeur ne sachant pas à quoi s'attendre dans la recherche de son fils disparu, Guillaume Canet est impérial. Le fait que l'acteur ne connaisse pas le scénario et qu'il se retrouve isolé des autres acteurs font qu'il livre une performance brut de décoffrage saisit sur l'instant. Il se met à nu et impressionne par son jeu qui se mêle au réel. Centré sur son personnage, les autres acteurs du film ne sont là que pour lui donner la réplique lors de quelques scènes.
Pour sa nouvelle réalisation, Christian Caron livre un film saisissant qui fait vivre au spectateur une expérience cinématographique des plus réalistes. Guillaume Canet impressionne par sa spontanéité et signe une belle prestation d'acteur. On regrettera que le film trouve ses limites dans ce qu'il propose en simplifiant trop les choses.
