Critique film
Publié le 02/08/2017 à 13h26 par Floriane
Petite Amie
8 /10

Naama Barash est une jeune femme de 17 ans qui aime faire la fête avec ses amis et les excès que cela comporte. Tout ce qui peut lui faire oublier sa vie familiale difficile et la disparition inquiétante de sa s½ur, enrôlée dans l’armée. Elle tombe éperdument amoureuse de la nouvelle fille du lycée, Dana, un premier amour qui va donner un autre sens à sa vie.

Prix du jury au dernier Festival Chéries Chéris, "Petite Amie" est une belle histoire d'amour au féminin, mais pas que.

La réalisatrice Michal Vinik, dont c'est le premier film, nous plonge dans l'éveil d'une jeune adolescente israélienne. Eveil de la sexualité avec la rencontre de la charismatique Dana, mais aussi éveil tout court.
La force du film est de ne pas s'enfermer dans son sujet. D'où l'importance de son contexte : la société Israélienne. Entre ouverture d'esprit (Tel-Aviv et sa forte visibilité LGBTQ) et son traditionalisme, Vinik nous montre une société avec ses contradictions et sa jeunesse prise au milieu.

La cinéaste réussit à mettre en scène de manière subtile le récit initiatique d'une adolescente de 17 ans, Naama. Elle capte la découverte de la sexualité et du désir. Tout ça entremêlé avec les histoires familiales de la jeune femme, ainsi que le contexte politique et social du pays.

Baigné dans une lumière douce, ce premier amour touche par sa sincérité et surtout son absence de négativité. Car il est rare de voir une fiction lesbienne dans lequel le personnage ne sombre pas dans la drogue, la dépression, se suicide ou se fait tuer (encore une fois la tristement célèbre "Bury Your Gays" trope). Ici, Naama et ses amies ne se posent pas de questions sur l'attirance qu'elle ressent pour la jeune bonde. Elle se laisse porter par ce sentiment.

Pour incarner le couple, la réalisatrice a choisi deux actrices non-professionnelles, Jade Sakori et Sivan Noam Shimon. Toutes deux formidables dans les rôles de ces jeunes femmes à la fois rebelles, touchantes et non dénuées de malice. Elles évitent le surjeu grâce à un scénario bien écrit qui ne laisse pas de place à une possible surenchère, mais à une authenticité bien trop rare dans le cinéma lesbien et qui fait du bien.

On sent l'influence de Larry Clarke (les adolescents et leurs excès), Gus Van Sant (plans de dos filmés au ralenti) et Todd Haynes (les jeux de regard et la délicatesse des sentiments), mais ces références ne sont jamais étouffantes tant Michal Vinik a son identité propre.

"Petite Amie" est un premier film sensible et lumineux sur une histoire d'amour au féminin qui évite les clichés dramatiques, en plus d'être un portrait subtil de cette jeunesse israélienne tiraillée entre son désir de liberté et la tradition familiale.

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