On adore Dragon Quest, chez Ciné Média ! Ce onzième épisode n'est pas une nouveauté car il reprend à la lettre la version Switch de l'an dernier, laquelle reprenait elle-même les versions PS4 et 3DS (cette dernière étant exclusive au seul japon). En somme, les fans ont très certainement déjà joué à cette version "Ultime". La question est surtout de savoir si elle est indispensable à l'achat et si ses features justifient un nouveau passage à la caisse...

Comme souvent, l'histoire part très simplement et se compliquera par la suite : vous incarnez un jeune garçon un peu naïf qui comprendra assez vite que son rôle d'Elu va l'amener à quitter son petit bled afin de parcourir le monde... Ce dernier est très vaste et vous pourrez le parcourir dans une magnifique 3D en temps réel ou bien, et, c'est nouveau sur PS4, dans un style retro-pixel tout droit sorti de la Super Nintendo. Dans les deux cas (on peut changer de style, à la volée, dans les églises...), le style graphique de DQXI est charmant, fort inspiré et peu largement remercier la patte artistique du grand Toriyama Akira! Idem pour le chara-design des divers protagonistes et de la cohorte de monstres, tous bien connus et appréciés des fans hardcores de Dragon Quest !

Si le style graphique est quasi-inattaquable, il n'en va pourtant pas de même des musiques : toujours concoctées par l'inénarrable Koichi Sugiyama, elles bénéficient enfin d'une interprétation orchestrale, depuis la version Switch. Toujours largement mieux que les fades interprétations en son "midi" de la version Vanilla, on déplore cependant une bande-son encore un peu fade et surtout un peu chiche : l'aventure est tellement énorme, les situations variées, que les musiques sont toujours un peu les mêmes et reviennent trop souvent ! Mention spéciale à la musique des combats qui, elle, ne change pas du début à la fin : au secours !

Le scénario s'étale donc sur de nombreuses heures (ne comptez pas moins de 60h en ligne droite) et les quêtes optionnelles sont nombreuses. Les récompenses aussi, en particulier les nombreux costumes pour les side-kicks (le chat pour Veronica!) et armures pour le héros, notamment en post-game... Les nouveaux venus en auront donc largement pour leur argent, à condition d'apprécier les limites d'un J-RPG un peu classique : combats au tour par tour, menus à l'ancienne (et pas toujours ergonomiques malgré un ajustement de l'interface), rythme haché artificiellement... En fait, ce sont surtout les cinématiques qui accusent leur âge : cette version "Ultime" aurait mérité quelques ajustements plus dynamiques afin de rendre la narration plus actuelle.

Pour autant, la formule Dragon Quest a subi, avec ce onzième épisode, une de ses plus notables refonte : c'est sans aucun doute l'opus qui a remis le plus la série en question (on ne comptera pas le X, uniquement dédié au online), même s'il ne brille pas autant que les fameux épisodes V et IX côté scénario... Ainsi les combats peuvent être évités, le temps accéléré, les personnages peuvent être changés en plein combat. Et le mode hypertonique (le « limit break » si vous préférez...) permet de rendre les affrontements plus explosifs et audacieux en permettant de nombreuses combinaisons de héros. Si vous aimez le tour par tour, vous ne pourrez que savourer les possibilités offertes par "Dragon Quest XI" !

Ceux qui connaissent déjà parfaitement les arcanes de la grande cité d'Héliodor et ses vastes alentours pourront se replonger dans l'aventure en activant une quête draconienne, dès le début de l'aventure. A savoir, pas de repos possible dans les auberges, pas d'achat ou de vente dans les boutiques, etc... Un mode bien hardcore donc, destiné à motiver les anciens ! De même, cette nouvelle version PS4 inclus toutes les quêtes intégrées dans la version Switch, en particulier celles relatives à chaque personnage : on appréciera tout particulièrement l'énorme parenthèse dédiée à Sylvando et son "équipe", sans aucun doute un des plus mémorables moment vidéo-ludique, extrêmement touchant et si bien écrit ! De quoi s'attacher encore plus à certains personnages, déjà forts charismatiques...

Au final, cette version "Ultime" n'a d'intérêt que pour ceux qui n'ont parcouru que la seule version vanilla, la toute première à être sortie sur PS4: si vous avez fait la version Switch, il n'y a pas grand intérêt à replonger dans cette aventure épique. Pour autant, soyez prévenu que cette version se base techniquement sur la version Switch et pas sur la 1ère version PS4 : il faut donc noter un léger downgrade sur les décors, les textures et un soupçon d'aliasing... On aurait tant aimé le meilleur des deux mondes ! Quoi qu'il en soit, Dragon Quest XI S reste un incontournable du J-RPG, une aventure initiatique haletante, passionnante et qui mérite tout votre temps et votre intérêt. Un très grand jeu.