Deux dungeon-crawlers pour le prix d'un seul jeu, voilà l'offre fort alléchante de NIS America proposée aux fans de D-Rpg Japonais. Au menu, du nouveau mais aussi la réédition d'un vieux jeu de 2016 sorti sur la regrettée PsVita, "Stranger of Sword City" : pour ceux qui l'auraient déjà parcouru, sachez déjà que cette nouvelle version bénéficie d'ajustements mineurs (les menus restent très lourdingues à la longue...) mais profite de nouveaux personnages, de nouveaux donjons et de nouvelles classes.

Ces deux titres proposent un gameplay très similaire : il s'agit de jeux d'aventure vus à la 1ère personne, dans une représentation en 3D assez sommaire. Le joueur passera le plus clair de son temps à explorer des donjons labyrinthiques et combattre des hordes de monstres au tour par tour. Il y a un lien de parenté évident entre ces deux aventures même si les scénarii sont totalement différents : Stranger of Sword City est une version de "Lost" à la sauce D-RPG. Votre avatar se trouve dans un avion qui s'écrase, entrainant l'ouverture d'une brèche spatio-temporelle. Ejecté dans un tout autre monde où les étrangers ("stranger") disposent de pouvoirs extraordinaires, le joueur devra tout faire pour survivre dans cet univers sans pitié ! Pour ce faire, votre équipe d'aventuriers (à composer librement à Sword City...) aura intérêt a arpenter en profondeur les nombreux donjons, sources de grinding sans fin !

"Saviors of Sapphire Wings", quant à lui, introduit une toute nouvelle histoire, également aux couleurs d'une certaine forme de Dark Fantasy : là encore, vous allez passer de longues heures à fouiller les donjons de fond en comble, à la recherche de loot et d'expérience. Ancien chevalier de la Table Ronde, passé de vie à trépas lors de l'affrontement final, une nouvelle chance vous est accordée un siècle plus tard : retroussez vos manches et tentez de défaire, une ultime fois, le Roi-Démon !
Tout comme pour Stranger of Sword City, dont il partage l'héritage (et l'équipe de développement...), ce Dongeon Crawler ne révolutionne pas le genre et s'avère à la fois exigeant et très chronophage ! Sachez que les deux proposent au départ une customisation assez poussée du perso principal (apparence, classe...) mais aussi des nombreux co-équipiers. Sur le plan du gameplay, et contrairement à son ainé, Saviors of Sapphire Wings ne nécessitera pas des heures de grinding fatalement soporifiques (on peut toutefois automatiser les combats et se débrouiller pour attirer les monstres à un endroit bien précis grâce à des appâts) : l'accent est mis sur une autre mécanique, très efficace, les liens sociaux. En effet, pour débloquer de nouvelles habiletés, vous devrez cultiver les affinités avec les différents membres de votre équipe : à la clé, de nouvelles aptitudes et de nouvelles compétences, bien utiles pour étoffer vos seuls points d'expérience.
Sachez aussi que Saviors regorge de quêtes secondaires et de défis cachés, l'exploration des donjons réservant de belles surprises non mentionnées sur les cartes : la curiosité est donc souvent récompensée !
Dans l'ensemble, "Saviors" semble plus abouti que "Stranger" : le scénario est davantage travaillé, le système de relations sociales apporte beaucoup de fraîcheur et n'empêche pourtant pas le grinding pur et dur si vous souhaitez en faire malgré tout. En somme, Saviors of Sapphire Wings est un jeu mieux équilibré et ses mécaniques s'usent largement moins sur la longueur que celles de Stranger of Sword City, ce dernier pouvant se révéler lassant car répétitif...

Au niveau de la réalisation, il faut bien reconnaître que le chara-design est très réussi (personnages principaux et bestiaire) ainsi que l'ambiance des deux jeux en général : c'est sombre, torturé et ça met dans l'ambiance, les musiques aidant à installer une atmosphère propice à l'exploration de plus en plus profonde et minutieuse des donjons. Hélas, la partie purement graphique a des générations de retard : la représentation des labyrinthes est fortement datée, avec peu de variété dans les décors. On sent bien que les budgets de ces softs étaient limités, même si les écrans de dialogues sont très nombreux et détaillés, histoire de masquer les limitations des développeurs.

En revanche, on peut être sûr que les amateurs de D-Rpg vont trouver leur compte avec ces deux titres. Longs et profonds, ils vous réservent des heures de jeux colossales si vous n'avez pas peur de grinder ad nauseam afin de ressusciter un équipier décédé (un problème récurrent dans "Stranger of Sword City"...). Classiques mais efficaces, on reprochera juste une technique largement dépassée et surtout, l'absence de traduction française. Mais les fans du genre s'en arrangeront assurément !