Test jeu vidéo
Publié le 03/04/2019 à 18h07 par Pikminouchon
The Caligula Effect Overdose
6,5 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION RPG

Largement inspiré par "Persona", et dirigé par un de ses géniteurs transfuge, "The Calligula Effect" est sorti pour la première fois sur la défunte PsVita mi-2016. Il revient aujourd'hui dans une version "+" sur Switch, LA console capable de rendre n'importe quel jeu sexy... ou presque !

Si vous connaissez la série culte d'Atlus pré-citée, Caligula ne vous surprendra guère : des collégiens nippons, une école, des relations amicales à entretenir, des combats au tour par tour, un univers parallèle... Tous les poncifs du J-RPG sont passés à la moulinette pour vous occuper plusieurs dizaines d'heures. Petit élément étonnant à signaler d'office: l'absence totale d'argent ou de consommables dans le jeu... Un nouveau concept de RPG ?

Le scénario ne réinvente pas la roue : le monde virtuel de "Mobius" a permis aux humains d'échapper à leur morne condition... Tout le monde se retrouve dans cet univers parallèle, sous la forme d'un ado boutonneux et pubère ! Revenu à la case "lycée", sous la supervision de la très mignonne "µ", la Vocaloïd qui chapeaute cet univers numérique, vous allez vite réaliser que votre réalité n'est pas celle que vous croyez être... et la petite "µ" n'y est sans doute pas étrangère !

Mais avant de vous frotter à la (vilaine) petite chanteuse, votre petit club de potes devra nettoyer des donjons basés sur un thème musical unique, préfigurant le boss que vous aurez à rosser... Vous aurez d'ailleurs intérêt à aimer ce style de zik électronique car, pour l'occasion, les développeurs ont signé avec de grands labels de la scène vocaloïd nippone. Cela donne un petit air "Hatsune Miku" au jeu, certes, fort kawaï mais aussi fort pénible à force d'entendre toujours les mêmes thèmes en boucle. Soyez prévenus...

La grande originalité du titre réside principalement dans son système de combat, dans la mesure où il permet de prévisualiser les 3 actions que vous pouvez enchaîner. Le facteur aléa reste toujours présent, heureusement, mais cette feature donnera au joueur une meilleure idée des combos à réaliser. Bien entendu, il est aussi possible de healer avant d'entamer un air-juggle... Sympathique mais nébuleux au départ, ce système engendre aussi un rythme mou, voire répétitif (on use toujours des mêmes combos en fin de compte).
Quant aux donjons, il faut leur objecter leur grand manque de variété (tout se ressemble et on s'y perd facilement...) et, surtout, leur côté extrêmement linéaire : vous enchaînerez les combats, en ligne droite, jusqu'au boss.

Reste que le scénario du jeu est très travaillé. Hélas non traduit dans la langue de Matt Pokora, il vous faudra avaler des tartines de textes en anglais, avec finalement peu d’interaction... Comme dans tout bon J-RPG, les thèmes abordés sont variés et matures (parfois déprimants aussi). L'histoire se déroule sur la durée et les rebondissements sont nombreux. Tout se résume à la question "les réseaux sociaux sont-ils nocifs à nos réalités ?"... Clairement, le propos de The Calligula Effect s'adresse aux otakus du virtuel.
Le contenu du soft est énorme car il double le scénario d'origine (de la PsVita...) en permettant à votre héros (ou héroïne) de faire un tour du côté des méchants, en jonglant avec les points de vue tout au long de l'aventure. Inutile de dire que les desseins vont se télescoper et offriront une belle alternative au manichéisme pourtant prévisible...

Avec un univers aussi sordide, il fallait une direction artistique au diapason : les teintes sont claires, grises, blanches... Dans un univers en déréliction, ce n'est guère étonnant. Le chara-design rappelle méchamment le travail effectué sur la série concurrente d'Atlus avec de nombreux personnages androgyne au look... complexe. Malgré la présence de 500 PNJ, tous différents et recrutables à force de maximisation de liens sociaux, il faut reconnaître que l'ensemble est un peu générique, à mille lieu de l'épatante DA de la série Persona. Si le scénario utilise beaucoup d'extraits de l'anime tiré de la 1ère version PsVita, l'ensemble des modélisations du jeu d'origine semble avoir également été recyclé : au programme, animations rigides (sauf en combats, merci l'Unreal Engine 4 !) et personnages taillés à la serpe. Pour finir de vous achever, sur Switch, en nomade, les graphismes sont flous, pixelisés et fadasses au possible. En un mot, c'est moche ! Privilégiez donc d'y jouer en mode docké, si vous ne voulez pas perdre deux points de vision à chaque ½il !

En résumé, faute de grives, on mange des merles ! C'est sans doute ce que le fan de Persona se dira lors de ses parties sur "The Calligula Effect Overdose". L'histoire sur fond de Vocaloïd et d'univers virtuel est intéressante, le système de combat en ATB est original, mais le rythme du jeu s'avère trop lent et linéaire... Pourtant, avec son scénario bicéphale, ses 500 PNJ à apprivoiser (et autant de quêtes secondaires!), et ses intrigues à tiroir, "The Calligula Effect Overdose" peut vous faire patienter en attendant la sortie providentielle de "Persona 5" sur l'hybride de Nintendo...
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN J-RPG EFFICACE ET INTRIGANT

+ LE SYSTÈME DE COMBAT ORIGINAL

+ UN JEU COPIEUX, AU SCÉNARIO DOUBLE

+ UN PARFUM ET UN GOÛT DE PERSONA...
- ...MAIS CE N'EST PAS PERSONA !

- LINÉAIRE EN DIABLE

- MOU ET RÉPÉTITIF

- VOUS N'AIMEZ PAS LE VOCALOÏD ?

- TECHNIQUEMENT ARCHAÏQUE
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