Test jeu vidéo
Publié le 04/05/2017 à 17h58 par Pikminouchon
The Silver Case
5,5 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

POINT AND CLICK - RÉFLEXION

L'enfant terrible du jeu vidéo japonais, Suda Goichi, alias Suda 51, est de retour ! Avec "The Silver Case", le créateur de "Killer 7" et "No More Heroes" revient à l'un de ses tout premiers jeux sorti en 1999 sur PlayStation One, sous le label de sa boîte nouvellement créée Grasshopper Manufacture. Cette version PS4 est donc le remaster d'un vieux Visual Novel, très novateur pour l'époque et dépoussiéré pour le public de 2017.
Atypique dans sa présentation, "The Silver Case" l'est très certainement : l'écran est splitté dans tous les sens et mélange vignettes, vidéos, animations 3D et... BEAUCOUP de textes (en anglais de surcroît, sinon c'est pas marrant !). En revanche, ce qui ne change pas par rapport aux titres qui lui ressemblent, c'est la quasi absence de gameplay...

Le scénario vous met dans la peau d'un enquêteur qui voit resurgir un tueur en série légendaire, Kamui Uehara, auteur de plusieurs assassinats des années auparavant... A l'époque, cette affaire avait fait grand bruit sous le nom de "Silver Case". La petite ville de "24 wards" est donc à nouveau sous la menace du mystérieux Kamui, dont on ignore encore et toujours la véritable identité. Au joueur de remonter la trace du criminel, de le démasquer et de démêler l'écheveau...

Si l'histoire semble toute tracée, elle s'articule en fait autour de deux parties : la première (la plus rythmée) se concentre sur la traque du mystérieux Kamui et de sa faculté à propager l'envie de meurtre à ses congénères, telle une maladie insidieuse et sournoise. C'est dans cet arc principal que se dérouleront les phases de jeu impliquant le plus le joueur, dont l'avatar se déplacera régulièrement dans une sorte de donjon et résoudra des énigmes façon point'n click : peu maniables et peu passionnants, ces moments interactifs sont franchement maladroits et pas souvent pertinents pour le bon déroulement de l'intrigue.

La seconde partie du jeu, encore plus lente voire soporifique, s'attarde sur les déboires d'un journaliste affecté au "Silver Case". Ici, l'interaction sera réduite au minimum et le joueur sera ramené au simple rang de lecteur : allergiques au texte, vous allez souffrir.

Difficile d'en dire plus sans spoiler ! Mais une chose est certaine : le joueur motivé devra manifestement surpasser les défauts techniques d'un titre vieux de 17 ans qui n'a pas voulu gommer ses faiblesses lors de ce remaster, s'il veut connaître le fin mot de l'histoire. Courage et patience : c'est le prix à payer pour découvrir un titre à l'ambiance unique, baignant dans un univers dystopique et anxiogène...

Car Suda 51 est un créateur toujours à la marge, connu pour s'emparer d'un genre de niche et le tordre dans tous les sens ! Ce jeu explore donc les codes classiques du Visual Novel mais ajoute une pincée de donjon crawler et une bonne louche d'énigmes...

Le titre est basé à 100% sur son scénario très intéressant, mis en scène d'une façon volontairement surannée (ce remaster reste volontairement kitsch dans la forme). Mais si le système d'affichage est plutôt sympa, l'absence totale de voix est franchement handicapant : la quasi totalité des textes se lit avec un bruit de machine à écrire en fond... Complètement aliénant au bout de quelques heures de jeu, vous couperez carrément le son de votre télé ! Certes, Akira Yamaoka (le mythique compositeur de "Silent Hill") a été chargé dans cette version de revisiter les rares thèmes musicaux mais globalement cet absence de dynamisme sonore, couplé à l’assommante avalanche de textes font que "The Silver Case", malgré son atypique originalité, ne s'adresse qu'à une franche marginale de joueurs acharnés et plus précisément aux fans absolus de Suda 51, désireux d'approfondir leur connaissance de son œuvre si particulière...

En fait, et plus généralement, le problème majeur vient du jeu choisi pour ce remaster : déjà bancal à l'époque en dépit de bonnes idées, il revient comme une fleur en 2017 alors que les excellents Visual Novel pullulent de partout. Difficile de se faire une place au soleil après la série des "Danganronpa", des "Stein Gates" ou des "Zero Time"...
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN SCÉNARIO MALIN ET TWISTÉ

+ KITSCH COMME EN 1999

+ SEULS LES FANS DE SUDA 51 AIMERONT CE CLASSIQUE... ET SES DÉFAUTS !
- AMBIANCE SONORE HORRIPILANTE

- TROP BAVARD

- GAMEPLAY MINIMALISTE

- LARGEMENT DÉPASSÉ PAR LA CONCURRENCE
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