Test jeu vidéo
Publié le 18/07/2023 à 12h12 par Pikminouchon
We Love Katamari Reroll + Royal Reverie
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION

Des années après sa sortie sur PS2, l'ovni de Bandai Namco nous revient en grande pompe sur toutes les machines actuelles. Vous ne connaissez pas le Roi du Cosmos et le petit Prince Oji ? Attention, ce jeu rend dingue !

Qui n'a jamais fait une boule de neige en la faisant rouler sur elle-même pour tenter de la rendre toujours plus grosse ? Voilà en quelques mots le concept de Katamari Damacy... Vous incarnez le petit Prince du Cosmos, le rejeton minuscule de l'immense Roi. Ce dernier avait mis l'univers en morceaux après une soirée de débauche et il avait chargé son fiston de réparer les dégâts, le temps de cuver son vin : au moyen de son Katamari (c'est un garçon !), Oji avait roulé tant et plus pour amasser des sommes considérables d'objets hétéroclites, le Roi les transformant tantôt en étoiles, tantôt en planètes. Oui, c'est perché, oui, c'est débile. Ne partez pas ! Dans ce 2ème épisode (sans doute le plus réussi de toute la série...), le Roi est devenu extrêmement populaire, sans avoir levé le petit doigt. Tout le monde l'adule, le vénère... Est-ce son look inimitable (couvre-chef chamarré, collant moulant, moustache au poil?), son phrasé mythique (un mélange de rap...), sa prose cryptique? Nul ne le sait ! En grosse feignasse, il n'est pas facile de le motiver, mais les humains qui savent le flatter obtiendront de lui toujours ce qu'ils veulent : il décidera alors d'envoyer son fils en mission pour faire rouler son Katamari. Un vrai petit Sisyphe sous LSD, tant les niveaux sont psychédéliques !

Les contrôles sont très simples : chaque stick affecte un côté du Katamari, celui-ci se manœuvrant tel un tank. On peut dasher ou faire demi-tour très facilement. Par contre, guider la boule n'est pas toujours simple et il faut largement jouer avec le moteur physique du jeu : votre Katamari est, au départ, minuscule et ne peut absorber que des objets à sa portée : agrafes, gommes, punaises... Pourtant, il va grandir de façon inéluctable et impitoyable : bientôt, il ramassera tout ce qui traine, des animaux, des humains, des arbres, des voitures, des immeubles, des pays, des continents, des planètes... On adore ces changements d'échelle toujours plus massifs, en particulier dans les tout derniers niveaux du jeu où l'on commence vraiment minuscule pour finalement rouler, littéralement, sur le soleil ! Bien souvent, le Katamari est loin d'être une boule parfaite et sa forme globale affecte ses déplacements : il faut toujours contre-balancer et ajuster sa trajectoire. De même, il faut ressentir le jeu et éviter les objets temporairement trop gros pour pouvoir y revenir plus tard : en cas de choc frontal, on se déleste d'une multitude d'objets et on est largement ralenti. Pas évident de toujours redémarrer sa course folle !

Justement, la folie : c'est l'ingrédient de base de cette création. Son géniteur, le génial Keita Takahashi ne travaille malheureusement plus pour Bandai Namco et cette licence ne lui appartient plus... Par la suite, il a lancé d'autres concepts bien perchés (Noby Noby Boy, Wattam), mais aucun n'est arrivé à la cheville de Katamari Damacy ! Le character design est assumé: le Roi est super gay, le Prince (et ses cousins que l'on débloque...) est vraiment adorable. Le jeu est très inclusif, très fun, il parle à tout le monde (genres et sexes confondus) et, fait rare, est totalement non-violent. Il affiche des tonnes d'objets du quotidien qui attendent sagement d'être absorbés et amalgamés par ce Katamari glouton et une sorte d'encyclopédie rassemble tout ce beau monde. Il y a vraiment de quoi faire si vous voulez tout débusquer : les objets, les cousins du Prince (qui sont jouables), les divers cadeaux (pour customiser élégamment Oji et sa petite famille...).
Contrairement au 1er épisode un peu répétitif, Keita Takahashi et son équipe de fous-furieux se sont creusés les méninges pour inventer des missions toujours plus loufoques : nourrir un sumo en le faisant rouler (!), trouver des amis-animaux pour un chien solitaire (!!), allumer un feu de joie dans un camping (!!!)... Oui, c'est débile, et oui, c'est génial.

Et la tracklist ? Elle est culte, tout simplement ! Le jeu s'accompagne de mélodies inoubliables complétement givrées et très accrocheuses. Certaines sont des remix épatants du 1er opus et elles vous trotteront longtemps dans la tête. Balayant de nombreux styles (mambo, électro, samba, J-pop...), les musiques de We Love Katamari restent dans les annales vidéo-ludiques et rendent, à elles seules, l'expérience indispensable. Dommage qu'un mesquin DLC propose d'en ajouter 25 autres, choisies parmi tous les épisodes de la série : on aurait aimé que cette "version HD" les propose de base... Enfin, les bruitages ne sont pas en reste : en fonction de ce que vous agglomérez sur votre boule, ça couine, ça hurle, ça klaxonne, ça aboit : une joyeuse cacophonie évolutive, à la dinguerie contagieuse !

Techniquement, le soft a été entièrement toiletté, le rendu est plus fin, non aliasé. Il est bien moins flou que l'original et les couleurs explosent sur un écran OLED. Dommage que de vilains bugs d'affichage subsistent ou que les objets "poppent" au lointain... On regrettera aussi que la caméra ne soit toujours pas optimale dans les endroits encaissés ou étroits : il faut alors manoeuvrer à l'aveugle, ce qui peut faire perdre de précieuses secondes (la plupart des niveaux sont en temps limité...). Cette édition intègre des missions spéciales et des cinématiques originales relatifs à la jeunesse du Roi du Cosmos et à ses rapports houleux avec un paternel intransigeant : rien de bien nouveau ou d'indispensable, mais les fans adoreront en savoir plus sur leur Roi préféré et sa romance avec la Reine du Cosmos !

En conclusion, voilà un jeu qui porte bien son nom ! We Love "Katamari Reroll" est une expérience unique et décalée que tout joueur (en solo ou en coop en local) se doit de tester au moins une fois. A la fois clivant par son concept répétitif et très inclusif dans son approche bienveillante et humaniste, cette critique acidulée de notre société de consommation (on en veut toujours plus, toujours plus grand...) est un incontournable. Ce n'est d'ailleurs probablement pas un hasard si le MOMA de New-York l'a intégré dans ses collections permanentes : ce qui apparaît comme un objet farfelu et fantaisiste n'est peut-être pas tout à fait ce que l'on croit. Pour finir, soulignons l'appréciable et très soignée traduction française, permettant aux joueurs de tout âge d'apprécier la prose fertile et souvent subversive du Roi du Cosmos. Un must, cornegidouille !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ ON ROULE, ON ROULE...

+ UN CONCEPT DIABOLIQUE DE SIMPLICITÉ

+ DES TONNES D'OBJETS À RAMASSER

+ L'OST ET LES BRUITAGES : JUSTE FANTASTIQUES !

+ TOUT BEAU, TOUT PROPRE

+ VIVE LE ROI !

+ LES MISSIONS VRAIMENT FUN ET DÉBILES

+ LA VF AUX PETITS OIGNONS
- RÉPÉTITIF

- ON AIME OU ON DÉTESTE

- LE DLC MUSICAL PAYANT, POURTANT INDISPENSABLE
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