Test jeu vidéo
Publié le 01/12/2020 à 09h46 par Pikminouchon
Yakuza : Like a Dragon
8,5 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION - AVENTURE

La série Yakuza de SEGA fait table rase pour ce septième épisode ! Exit Kiryu et sa rocambolesque épopée... Voici un nouveau protagoniste, tout de rouge vêtu et aux cheveux en pétard : Ichiban Kasuga ! Contrairement à Kiryu, parrain respecté de la mafia japonaise, Ichiban est un pauvre type, affecté aux basses besognes d'un petit clan de Yakuza à la ramasse. Au début du jeu, il va assumer le blâme pour un crime qu'il n'a pas commis afin de protéger son patriarche, et mentor, Masumi Arakawa. 18 ans plus tard, tout juste sorti de prison, les choses ont beaucoup changé pour Ichiban : le clan pour lequel il s'est sacrifié a été dissous et, pire, son ancien patron a rejoint le clan Omi, l'ennemi de toujours. Déboussolé, perdu dans un monde qu'il ne comprend pas et qui le rejette, les évènements vont se précipiter pour lui et il échappera de peu à la mort. Il se réveillera, paumé, au milieu des ordures dans un camp de SDF de Yokohama, bien loin de Kamurôcho : l'aventure commence ici.

Ce 7ème opus ne fait pas les choses à moitié : nouveau héros, nouvelle histoire, niveau décor... et nouveau système de combat ! Pour l'occasion, Ichiban va se frotter aux ennemis à la manière de son jeu préféré, Dragon Quest (oui, oui !) et passer de la baston en temps réel, à la baston au tour par tour. Les premiers combats sont laborieux et franchement limités, même si Ichiban ne reste jamais statique et profite des opportunités offertes par son environnement (on peut toujours se saisir d'un vélo ou d'une pancarte pour les balancer sur les ennemis). En fait, il faut attendre que son équipe s'étoffe un peu pour que le système de combat prenne son envol... Comme dans tout bon J-RPG, Ichi ne se battra pas seul et d'autres parias, hétéroclites, se joindront rapidement à sa cause. Dès lors, les combats prennent toute leur saveur : il faut enchaîner les coups quand un ennemi est à terre, s'entraider, esquiver quand c'est possible... Quand l'équipe est au complet, les affrontements deviennent rapides, techniques et jouissifs. En fait, on ne regrette pas un seul instant le système des épisodes précédents, en temps réel !

Encore mieux : toutes les quêtes annexes, vos choix de loisirs et les petites saynètes inattendues avec vos potes, permettront de maximiser les liens avec eux et cela aura une incidence importante en plein combat (attaques groupées, coups de pouce divers, soin, etc...). Le résultat est extrêmement cohérent voire impressionnant sur le long terme. A croire que la team Ryu Ga Gotoku a pensé à tout ! A ce gameplay dynamique et parfois loufoque (les attaques spéciales sont délirantes!) s'ajoute le choix d'un Job, comme dans tout bon J-RPG. Point de mage ou de guerrier ici, mais plutôt des cuisinier, garde du corps, idole ou musicien... et les compétences qui vont avec ! C'est frais, amusant, décalé... et très réussi ! Quel autre jeu permet d'attaquer un voyou en invoquant des pigeons après lui avoir balancé des graines au visage ? Dans le pire des cas, le "Sujidex" (gros clin d'œil au Pokédex !) permettra de savoir à l'avance quelles sont les attaques les plus pertinentes et sur quels ennemis...

Comme toujours, le temps de faire régner l'ordre et la justice à Yokohama, Ichiban et ses alliés pourront s'adonner à de très nombreuses activités annexes afin d'améliorer leurs statistiques. Pourquoi ne pas faire un détour à l'UFO Catcher du coin et booster ses points de gentillesse en gagnant des peluches "Super Monkey Ball" par exemple ? Ou se faire une petite partie de Kart à coup de lance-missiles ? Yokohama regorge d'à-côtés originaux mais aussi déjà bien connus des fans de Kamurôcho, comme le Karaoké, les cages de base-ball, le golf... Toujours aussi soignées et amusantes, tout le sel de Yakuza est là.

De même, et ce n'est pas une nouveauté, Ichiban tiendra un petit business en cours de route en tentant de le faire fructifier : là encore, cette side quest est particulièrement intéressante et apporte une bouffée d'air frais au cours de l'aventure principale, libre à vous d'y engloutir plusieurs heures !

Yakuza Like a Dragon ne faillit pas à la règle : il est extrêmement bien écrit. Si le début de l'aventure traine en longueur et laisse le joueur relativement passif pendant 2 bonnes heures (il faut bien planter le décor), les débuts sur Yokohama deviennent rapidement exaltants. De même, les personnages secondaires se révèlent vite savoureux et hauts en couleurs, même si on ne nous épargne pas quelques clichés. Adachi, le vieux flic solitaire et revanchard, Nanba, l'ex infirmier magouilleur devenu clodo du jour au lendemain, Mukoda, la redoutable responsable d'une maison close... Mais le vrai héros, c'est bien sûr Ichiban, "le meilleur" : truculent, un peu ras du front, exubérant, nature-peinture. Il tranche forcément avec le très flegmatique Kiryu mais reste tout aussi attachant .
Enfin, il est à noter que les quêtes annexes, bien que secondaires en apparence, sont essentielles au jeu et à la cohérence de son univers: allant du tragique au comique, elles n'épargnent pas, en filigrane, la société japonaise et ses travers. Les Yakuzas et les politiciens en prennent pour leur grade ! Si en plus elles permettent de nouvelles possibilités en boostant vos stats ou en offrant de nouvelles attaques toujours loufoques (l'appel à un ami en pleine baston!), pourquoi se priver ?

Un petit mot sur la réalisation : le Dragon Engine, moteur maison de l'équipe de développement, a subi ses derniers réglages en offrant de jolis graphismes et toujours moins d'aliasing. Les visages des protagonistes principaux restent toujours très réussis ! Certes, les décors ne sont pas ce qui se fait de mieux sur PS4, loin de là, mais le tout est agréable à découvrir, dans le détail. Quant à l'ambiance sonore et aux doublages, il faut vraiment privilégier les voix japonaises, question de feeling mais aussi eu égard au doublage anglais, souvent surjoué. Dernier détail, le jeu est intégralement traduit en français, une adaptation très soignée qui sait retranscrire les petits clins d'œil au monde du jeu-vidéo qu'affectionne tant Ichiban ! Avec une intrigue aussi riche et tentaculaire, c'est une véritable bénédiction qui ouvre ce jeu à un très grand public (mature, tout de même!).

Vous l'aurez compris, ce nouvel épisode de Yakuza est parfait sur bien des points et conviendra aussi bien aux fans de la première heure, qu'aux nouveaux venus. Le jeu de SEGA est bien rythmé (sauf au début...), extrêmement riche, fun et propose une galerie de personnages épatante. La refonte totale du système de combat, pourtant risquée auprès des afficionados de la série, offre de nouvelles perspectives et est totalement maîtrisée avec, au final, des rixes intenses. Techniquement très solide, entièrement en français, il clôture la carrière de la PS4 en beauté. A ne pas louper !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ ICHIBAN ET YOKOHAMA, 2 NOUVEAUTÉS AU TOP !

+ LE SYSTÈME DE COMBAT AU TOUR PAR TOUR

+ LES SIDE-QUESTS, INDISPENSABLES

+ LE SUBTIL ÉQUILIBRE ENTRE GRAVITÉ ET HUMOUR

+ LA TRADUCTION FRANÇAISE JUSTE PARFAITE !
- LE DÉBUT, UN PEU LENT

- TOUT N'EST PAS DOUBLÉ

- DOUBLAGE ANGLAIS MOINS RÉUSSI
  VOUS AIMEREZ AUSSI :
  RECOMMANDATIONS :
  COMMENTAIRES :
Prénom :
Mail :
Votre mail ne sera pas publié  
Code de vérification
:
0 commentaire