Test jeu vidéo
Publié le 09/02/2021 à 12h48 par Pikminouchon
Ys IX : Monstrum Nox
8 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION RPG

Plus de 3 ans après un 8ème épisode très réussi et remarqué, Ys revient enfin dans nos contrées avec un 9ème opus toujours très attendu des fans de la série. Mettant invariablement en scène l'incontournable héros aux cheveux rouges, Adol Christin, les développeurs de Nihon Falcom ont ce coup-ci opté pour une approche bien différente de ses précédentes aventures, en abandonnant le système de World Map et en introduisant une forte dose de verticalité dans l'exploration...

Arrêté brutalement avec son comparse de toujours Dogi alors qu'ils pénétraient dans la ville forteresse de Balduq, Adol rencontre lors de sa détention une mystérieuse jeune femme, Aprilis, qui lui confère rapidement de nouveaux dons. Désormais, Adol est un Monstrum, a la faculté d'exorciser les monstres qui rongent Balduq et, assisté de nouveaux compagnons, devra dissiper la nuit de Grimwald en repoussant des hordes de monstres.

C'est donc en tant que paria et protecteur qu'Adol va se lancer dans une aventure de longue haleine. Comme toujours dans la série Ys, il sera rapidement accompagné par cinq autres personnages jouables, soit autant de Monstrums aux caractéristiques bien précises. En effet, hors combat, tous les Monstrums disposent d'un mouvement signature, bien utile pour l'exploration : si Adol "le Roi Rouge" peut traverser les murs, Alba peut grimper verticalement, Falco plane dans les airs, Pupa détecte les trésors cachés, etc...
Les habitués de Ys le savent bien : l'exploration occupe une large part du jeu et cet épisode ne change pas la donne, on prend beaucoup de plaisir à compléter la carte à 100%. Pourtant, cette fois-ci, point de vastes étendues verdoyantes et exotiques : Adol et les Monstrums sont cantonnés dans Balduq et ses maigres environs... Certes, il y a de quoi faire, le titre propose de nombreux coffres à dénicher et de jolis panoramas à contempler, mais le terrain de jeu paraît plus étriqué que d'ordinaire. Pire , la direction artistique blafarde et peu inspirée n'arrange rien : la ville pénitentiaire (largement d'inspiration française...) fait plaisir à découvrir avec ses auberges, sa cathédrale, ses points de commerce, mais on ne peut pas dire que les développeurs de Nihon Falcom ont été très inspirés... On est bien loin des rivages de Serein ou des paysages de Celceta ! Les décors ne sont sans doute pas aidés par le moteur 3D particulièrement daté du jeu : le retour à l'ère PS2 est franchement douloureux, alors que les développeurs avaient promis une rehausse graphique digne de la PS4. L'architecture, très présente dans cet opus, s'avère tristement anguleuse, les textures sont ternes et peu détaillées. En somme : c'est moche !
Heureusement, le chara-design des personnages est toujours aussi impactant et satisfaisant, de mêmes pour les nombreux monstres (en particulier les boss dragons!) : la patte graphique de Ys est conservée sur ce point et le titre est dans la lignée de ses prédécesseurs...

Le système de combat, quant à lui, ne dépaysera pas les fans, toujours épris de joutes épiques et dynamiques : Ys IX ne trahit pas son héritage avec des combats en temps réel véritablement explosifs ! Votre équipe de 3 personnages peut être largement aménagée et la touche R1 permet de zapper entre 4 compétences par perso. Celles-ci doivent être choisies avec soin et s'équilibrer afin de rendre votre équipe la plus polyvalente possible. Elles gagnent de plus automatiquement en XP, indépendamment des héros qui en débloqueront de nouvelles au fil de leur progression. Même si les combats sont rapidement bordéliques, ils apparaissent toujours aussi techniques et jouissifs quand les combos s'enchaînent... Inutile de souligner que les jauges de skills sont à garder à l'œil, histoire de déclencher un final pyrotechnique dévastateur. Plus tard dans l'aventure, Adol pourra même choisir sa spécialité grâce à un blason lui octroyant de meilleures facultés au combat (tranchant, volant ou carapace) : de quoi s'adapter toujours mieux aux mobs rencontrées...

Vous remarquerez rapidement que l'histoire est assez linéaire, d'autant que des barrières de force empêchent régulièrement l'exploration de Balduq... En revanche, les quêtes secondaires apportent plus de souplesse et s'avèrent totalement indispensables ! Le panneau d'affichage en propose la plupart (il y en a un dans l'auberge faisant office de hub central, point de rencontre de tous les sympathiques personnages du jeu) et elles se montrent assez scénarisées. Mieux, elles sont l'occasion de débloquer de nouveaux PNJ qui vous assisteront en tant que soutien lors des phases de Tower Defense du jeu : la fameuse "Nuit de Grimwald". En effet, les quêtes secondaires rapportent beaucoup de points Nox, capables de provoquer une éclipse et une invasion de monstres... Agissant par vagues successives, il faudra les repousser et tous les moyens sont bons ! Cette phase est intéressante et rappelle fortement ce qu'on pouvait trouver dans le camp de Ys VIII, en ce sens elle rappellera de très bons moments aux fans de la série. En plus des simples et habituels combats, les phases de Tower Defense amènent une variété et une profondeur bienvenues au gameplay, même si certaines vagues, éprouvantes, tirent en longueur...

Si on a pu reprocher au jeu sa linéarité et son univers un peu étriqué comparé aux opus précédents, il faut tout de même signaler l'excellence de sa bande son, proverbialement électrique ! Les morceaux sont franchement punchy, en particulier les musiques des boss... Falcom fait toujours du bon boulot du côté sonore ! Le jeu est doublé en japonais et en anglais, mais on appréciera tout particulièrement la traduction française très soignée pour un jeu de niche de ce type ! Les allusions à la culture française sont parfois savoureuses et se glissent subtilement dans les nombreux dialogues ou descriptions (la "bouillabaisse", par exemple !). On peut donc remercier Nis America, l'éditeur occidental, de ne pas avoir pris l'adaptation française à la légère (contrairement à celle de Ys VIII, particulièrement médiocre et approximative !).

Au final, les nouvelles aventures d'Adol Christin respectent le cahier des charges de la série avec le tryptique exploration-combat-tower defense, mais apporte sa pierre à l'édifice en introduisant de nouvelles mécaniques de gameplay. Le soft gagne en verticalité et donc en richesse, ce dont on ne peut que se féliciter, mais pour cet épisode, le terrain de jeu d'Adol paraît un peu étroit, en tout cas moins exotique et varié que précédemment. La grisaille, les prisons et les couloirs sont omniprésents, à tel point que les vastes étendues champêtres manquent rapidement. Mais peut-être que certains joueurs apprécieront ce changement d'air et ce petit côté lugubre, voire "dark".
Peu aidée par un moteur 3D à bout de souffle, bien que parfaitement optimisé, la série Ys mérite une puissance de feu importante pour rivaliser avec les productions actuelles du J-Rpg. En l'état, "Ys IX" ne pourra intéresser que les fans, déjà largement acquis à sa cause, sa plastique ayant du mal à capter l'attention des nouveaux joueurs... Il n'empêche : avec sa traduction française aux petits oignons, son gameplay éprouvé et l'aventure de longue haleine qu'il propose, "Ys IX" mérite toute votre attention en ce début d'année.
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ C'EST YS, DANS TOUTE SA GLOIRE !

+ UNE VERTICALITÉ BIENVENUE DANS L'EXPLORATION

+ LE RETOUR DES PHASES DE TOWER DEFENSE

+ UN GAMEPLAY ET DES COMBATS TRÈS SOLIDES !

+ LA BANDE SON QUI BABOULE...

+ TRADUCTION FRANÇAISE AU POIL.
- MOCHE ET VISUELLEMENT PEU ATTRAYANT

- LA VILLE DE BALDUQ, ÉTRIQUÉE ET TERNE

- DES QUÊTES SECONDAIRES QUI PORTENT MAL LEUR NOM !
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