Test jeu vidéo
Publié le 15/07/2021 à 15h50 par Pikminouchon
Ys Ix : Monstrum Nox Pact Edition (Switch)
8,5 /10
PLATEFORME
ÉDITEUR DU JEU VIDÉO

ACTION RPG

Le très rouquin Adol Christin revient dans une neuvième aventure, cette fois sur Nintendo Switch. Quelques mois après une version PS4 réussie et fort appréciée, Falcom a remis le couvert avec un portage destiné à la console (trans)portable au succès insolent...

Le "Roi rouge" est donc empêtré dans une sale affaire : alors qu'il se rendait dans la ville pénitentiaire de Balduq avec son pote aux cheveux bleus, il se fait incarcérer sans ménagement et expédier dans une gêole infâme. Il rencontre bientôt une énigmatique jeune femme aux pouvoirs étranges : maudit par sa faute, Adol devient un Monstrum, une créature de la nuit aux capacités décuplées. Avec ses nouveaux pouvoirs, notre héros aux cheveux rouges se joint rapidement à d'autres parias et formera une équipe capable de débarrasser Balduq de monstres invisibles aux yeux des mortels lors de la nuit de Grimwald...

Ce 9ème opus de la saga Ys apporte beaucoup de changements à la formule de base : il s'agit bien entendu d'un J-Rpg très efficace mais, pour l'occasion, les développeurs de Falcom ont modifié quelques éléments que l'on pensait intangibles.
En premier lieu, l'environnement : exit les vallées verdoyantes de Celceta ou les rivages turquoises de Serein... Balduq est une forteresse médiévale où les tons de gris prédominent ! Bien plus étriqué que dans les précédents opus, le terrain de jeu regorge toutefois de secrets, de recoins et de panoramas... Mieux, sa verticalité est une composante essentielle et rafraîchissante d'un gameplay qui prendra son envol dès qu'Adol maîtrisera mieux ses pouvoirs ainsi que ceux des monstrums l'accompagnant. Ainsi, grâce à un pouvoir félin lui permettant de grimper sur les surfaces verticales, le joueur comprendra bien vite que Balduq est bien plus vaste qu'elle n'en avait l'air de prime abord...

Deuxième nouveauté importante : la place accordée au Tower-defense. En effet, cette phase de gameplay est essentielle dans le scénario (linéaire) de Ys IX. Sous le commandement de l'énigmatique Aprilis, la cheffe des Monstrums, il va falloir protéger un cristal, le titanite, d'une horde de monstres... Une équipe d'alliés vous aidera dans cette démarche, laquelle s'articule en vagues successives. Ces combats sont haletants et parfois brouillons devant la masse d'ennemis à occire, sans compter que des PNJ pourront vous donner un coup de main si vous avez complété les bonnes quêtes annexes.

Conforme à la tradition de la série Ys, les combats se font toujours en temps réel dans une débauche d'effets spéciaux. Il est traditionnellement possible d'affecter de nouvelles capacités à chaque bouton d'action (jusqu'à 4) et d'alterner des attaques puissantes et dévastatrices tant que la jauge dédiée le permet. Mieux, si vous patientez un peu, une autre jauge accroît drastiquement vos stats quelques poignées de secondes, souvent suffisantes pour anéantir un sac à PV trop encombrant ! Les boss sont en effet nombreux, et impressionnants : il ne faut jamais hésiter à garder un œil sur la puissance des ennemis afin d'éviter un combat perdu d'avance. Dans les modes de difficultés avancés, Ys ne fait pas de cadeaux ! Enfin, il est toujours possible de composer sa propre équipe et de zapper de personnage jouable, à la volée : les combats sont décidément très dynamiques, et servis par une musique électrisante dont seul Falcom a le secret !

Inattaquable sur son gameplay et sur la richesse de son environnement de jeu, Ys IX pêche cependant encore et toujours dans son aspect visuel. Coincés dans l'ère PS3, les développeurs de Falcom nous avaient pourtant garantis qu'ils avaient des prétentions graphiques poussées pour ce nouvel opus. Hélas, tout reste désespérément fade, plat et anguleux : certes, le thème de la ville-prison n'est pas fait pour flatter la rétine, malgré quelques rares panoramas sympathiques, mais quand même ! Pire, les cinématiques très statiques, avec leurs animations rigides d'un autre âge, mettent malgré elles le coup de grâce au moteur du jeu : pixellisation à outrance de certains éléments, bump-mapping aux abonnés absents... C'est vraiment moche ! Seul le chara-design des personnages principaux s'en sort mieux, à condition d'aimer les clichés inhérents aux J-RPG : la femme-chat, le beau gosse ténébreux, la lolita gothique, etc...

Graphiquement, la version Switch est donc très fidéle au matériau de base : le jeu reste globalement moche ! Si vous jouez en mode docké, les graphismes paraissent même plus fades et les contours davantage aliasés qu'en mode portable. Il vaut donc mieux découvrir cet épisode sur le petit écran de la Switch, la pilule passe bien mieux !
Question animation, par contre, le soft est toujours bien fluide et véloce, les combats gardent tout leur punch ! C'est sans aucun doute la grande force de ce jeu et elle est parfaitement préservée dans cette version hybride...

Néanmoins, en dépit de son esthétique d'un autre temps, il serait injuste de snober Ys IX pour sa seule plastique : le jeu d'aventure de Falcom est un titre extrêmement solide, copieux et franchement passionnant dans son aspect exploration ! Avec une durée de vie dépassant la trentaine d'heures en ligne droite, il serait regrettable de s'en tenir seulement au scénario de base : les nombreuses quêtes annexes sont souvent traitées comme de petits scénarios satellites et apportent beaucoup de profondeur au lore du jeu. L'impeccable traduction française de la version PS4 a heureusement été conservée dans ce portage : c'est ainsi l'assurance de saisir toutes les subtilités d'une histoire bien dense, comme les zones d'ombres du début permettaient de le supposer...

Particulièrement bien adapté sur Switch et à la Switch, l'oeuvre de base est parfaitement transposée sur ce support grâce à un moteur 3D peu exigeant techniquement. Compléter la carte de Balduq à 100%, en dénicher tous les nombreux trésors sur les toits ou dans les bas-fonds, nettoyer en profondeur les rues et percer les mystères de cette immense prison qui en est le cœur : tout cela vous prendra aux tripes et vous captivera de longues heures devant le petit écran de la portable de Nintendo. Ys IX est vraiment un J-RPG incontournable et une porte d'entrée parfaite dans l'univers de cette série culte : c'est la charentaise du RPG japonais, moche mais tellement agréable !
+
LES POINTS FORTS
LES POINTS FAIBLES
-
+ UN J-RPG EXCELLENT ET SANS TEMPS MORTS

+ LES COMBATS, LA GRANDE FORCE DE YS

+ LA VERTICALITÉ DU GAMEPLAY, QUEL PIED!

+ LE PLAISIR DE L'EXPLORATION À 100%

+ LA TRADUCTION FRANÇAISE, DE QUALITÉ !
- UN MOTEUR 3D À METTRE EN MAISON DE RETRAITE !

- VISUELLEMENT TRÈS DATÉ

- ON VEUT UN YS X FLAMBOYANT !
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